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Critique de latina


Kaboul-Bruxelles, un aller simple pour une vie compliquée ?
Non, ici, c'est un aller-retour, pour la « bacha posh » Shabina, appelée « Jack de Kaboul ».
Aller-retour dramatique, mais plein de désir de vivre malgré tout.


Car Shabina est née à la mauvaise époque, au temps où les talibans ont commencé à gangrener l'Afghanistan. Déguisée en garçon dès sa petite enfance par ses parents qui n'ont eu que des filles, mais admirative devant les photos de Jackie Kennedy, elle se fait appeler Jack. Elle a le droit d'aller à l'école, mais vite, son père l'appelle auprès de lui pour l'aider dans son commerce. Difficile de faire du commerce dans ces rues où d'obscurs individus traquent les jeunes qui oseraient se montrer indépendants. Car Jack/Shabina a du caractère, c'est le moins qu'on puisse dire.
C'était sans compter sur les talibans ...et quand il faut faire le choix entre sauver sa famille et sauver sa peau, la décision est vite prise : direction l'Occident, solution de tous les problèmes.
Ah bon ?


Dur parcours que celui de cette jeune fille, inspiré de faits réels. D'une écriture sans fioritures, à la narration parfois déstabilisante (d'un paragraphe à l'autre, le temps est passé sans le moindre avertissement, ou encore, il y a changement de narrateur sans crier gare), ce roman de John Henry a le pouvoir de nous mener au coeur des choses, au coeur de cette réalité que nous voulons nier. Car des immigrants, nous en croisons tous les jours, ne fût-ce qu'à la télévision. La réalité que « ces gens-là » vivent dans leur pays, on ne veut pas la connaitre. Et celle qu'ils vivent chez nous non plus.
John Henry m'y a forcée. Ses phrases en apparence toutes simples recèlent des images coups de poing, des réflexions ...je me répète, déstabilisantes.
Heureusement.


Je salue ce procédé qui fait circuler un livre parmi la communauté de lecteurs : ce livre voyageur ne s'arrêtera pas à moi, et je l'envoie au lecteur suivant, avec l'espoir que lui aussi sera touché par cet extrait d'humanité, dans tous les sens du terme.
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