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Critique de SophianeLaby


Au début de ce roman, la narratrice revient sur un épisode vécu trente ans auparavant. Une anecdote dont son esprit ne veut pas se débarrasser. À cette époque, un magicien rencontré par hasard lui propose un travail d'assistante. Un rôle qui consiste à s'allonger dans une boîte et à être sciée en deux.

Après cette expérience courte et troublante, le récit rejoint précipitamment le présent. La narratrice expédie en quelques phrases
le résumé de sa vie.

“J'ai rencontré Otis, nous nous sommes mariés et avons eu une fille, Ann. Ann est grande, et Otis et moi nous sommes séparés. Je vis depuis presque un an à la campagne, sur la côte Est, près de chez mon frère.”

D'emblée, on est frappé par l'immense liberté de l'écriture. Judith Hermann pose des questions sans s'encombrer de point d'interrogation, préfère les silences et les gestes aux sentiments, choisit des personnages superbement imparfaits : elle fait ce qu'elle veut.

Son héroïne également, elle qui a fait le choix d'une existence solitaire et rustique au rythme des marées, de la lune et des verres de schnaps. Elle jouit d'une liberté étrange, teintée de nostalgie, d'amitié, de renoncement - “presque tout dans la vie échoue.” de peur aussi. Jusqu'à installer un verrou à la porte de sa chambre et un piège pour la fouine qui l'inquiète.

Sur cette terre aride de fin du monde, elle apprivoise sa vie nouvelle, sans sa fille, sans son mari, auprès d'une voisine bizarre, de son frère amoureux d'une fille en cage, et d'un éleveur de cochons. Avec un verrou à sa porte, certes, mais qui peut rester grande ouverte.
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