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Critique de florencem


Toujours dans un mood halloweenesque, je continue les lectures un peu sombres et clairement The Corpse Queen s'y prête totalement. C'est la couverture qui m'a tout de suite attirée parmi tous les livres de ma pile à lire et les promesses du résumé m'ont convaincue. Une ambiance un peu gothique et macabre, un tueur en liberté, une enquête à mener et le côté historique en plus n'était pas pour me déplaire.

Molly est une jeune orpheline qui vient de perdre la dernière attache qui lui restait : Kitty, sa meilleure amie, morte dans des conditions assez étranges et dont le corps a été mutilé. La jeune femme a tout de suite soif de vengeance mais une femme d'à peine dix-sept à cette époque n'a aucune ressource. Sauf que Molly se voit réclamer par sa tante dont elle ne connaissait pas l'existence, et celle-ci va non seulement lui proposer un toit, un métier, mais aussi la possibilité d'étudier la médecine, et une chance de pouvoir enquêter sur le meurtre de Kitty. Une aubaine qui n'est pas aussi parfaite qu'il n'y parait cependant, car Ava, la tante de Molly, exerce une profession très particulière et surtout dangereuse : elle récupère des cadavres.

Le ton est donné très rapidement. Heather M. Herrman ne nous épargne pas les éléments sordides de l'époque, la cruauté des gens, ni le glauque derrière l'activité de la Reine des corps. Je ne dirais pas que le roman fait peur, mais il y a clairement des descriptions sans détour, et une moralité assez douteuse qui pourraient rebuter certains. J'ai cependant trouvé que l'ensemble était parfait par rapport à ce que l'auteur essaye de nous vendre, si je puis dire. On sent à chaque page une ambiance assez lourde, macabre, parfois crue aussi, mais surtout sans chichi. Je ne pourrais pas vous garantir que du point de vue historique ou médical tout soit parfait, mais j'y ai cru et c'est le principal.

Nous avons aussi deux narratrices : Molly, notre héroïne, et une "inconnue" qui apparaît entre chacune des parties du roman. Un choix intéressant à plusieurs niveaux. Les chapitres de l'inconnue donnent un plus à l'ambiance déjà bien noire. On ne connait pas son identité, et bien entendu, nous faisons des présomptions. Est-ce Molly dans un futur proche ? Est-ce le tueur ? Une victime ? Une parfaite inconnue qui a un moment donné fera son apparition ? Un mystère avec une touche légèrement angoissante qui pique la curiosité. Les chapitres sont importants, aucun doute là-dessus, mais jusqu'où le sont-ils ? Quand on comprend enfin, on y voit l'ingéniosité de la démarche autant dans les explications qui nous sont donnés que dans ce que ces chapitres ajoutent à l'histoire. Un bon point qui peut paraître anodin, mais qui pour moi, a fait son petit effet.

Pour le reste du roman, nous suivons exclusivement Molly. Encore une fois, une très bonne idée, car avec l'ambiance très sombre, le fait de l'avoir pour narratrice est une petite lueur dans les ténèbres. On découvre une jeune femme intelligente, courageuse, pleine d'espoir et de rêves, qui va se donner les moyens de se faire une place dans un monde qui lui est pourtant hostile. Et cette détermination tout comme les moments plus légers qu'elle nous fait partager font qu'il y a un équilibre qui rend The Corpse Queen moins morbide. J'ai particulièrement aimé la voir interagir avec les autres. Tom ou Ginny l'aident à se faire à sa nouvelle vie tout en lui montrant d'autres possibilités. Et voir Molly évoluer dans différents mondes fait que son personnage se construit encore plus, la rendant de plus en plus humaine, et atténuant grandement la colère latente qui l'habite, et qui je l'avoue m'a agacé à certains moments.

L'enquête en elle-même ne prend au final pas beaucoup de place. Elle est un fil conducteur, mais j'ai trouvé qu'elle était beaucoup trop noyée par tout l'aspect médecine. Certes, j'ai apprécié de voir que le rêve de Molly était de devenir chirurgienne, et qu'on lui laisse une chance. On voit combien elle doit se battre pour prouver qu'elle est digne d'être là, qu'elle a toutes les compétences requises et qu'elle vaut tout aussi bien (si ce n'est plus) qu'un homme. Mais cette part de l'histoire finit par étouffer le reste. Moi, j'étais là pour traquer un serial killer à la base, voyez-vous. Et même si la chasse à la vérité finit par reprendre le dessus, tout va très vite au final. La découverte du pot aux roses reste facile même s'il y a certains éléments que je n'avais pas forcément vu venir. En un chapitre tout est bouclé, et nous voilà déjà à l'épilogue. Un peu sur ma faim, donc, même si nous avons nos réponses.

The Corpse Queen fut une lecture intéressante, parfait pour la saison, avec clairement des idées originales mais à vouloir aller dans trop de directions différentes, on finit par se perdre. Les personnages restent cependant très réussis et font preuve, pour la plupart, d'une bonté qui permet au lecteur de souffler un peu.

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