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Critique de Aline1102


Seymour Hersh, journaliste d'investigation très connu et respecté outre-Atlantique (il fut lauréat du prix Pullitzer en 1970), s'attaque au mythe Kennedy.
N'ayant pas peur de fouiller dant toutes les sources mises à sa sa disposition, Hersh nous révèle les côtés les plus sombres du plus charismatique des présidents américains. Les dessous très noirs de la campagne électorale et du mandat sont illustrés grâce à des témoignage inédits; et les travers de l'homme sont aussi illustrés...

Ce qui m'a surtout frappée dans ce récit, c'est que, si les Kennedy ont largement profité du système, ils n'étaient pas les seuls! Seymour Hersh nous parle des véritables "magouilles" auxquelles l'entièreté du clan Kennedy s'est livrée pour faire élire John. Mais, apparemment, à leur époque, tout le système électoral américain était pourri jusqu'à la moelle. La totalité des hommes politiques et des représentants avaient des contacts un peu partout, leur permettant soir d'acheter des voix, soit de bidouiller les listes électorales pour faire monter le nombre d'électeurs. L'une des grandes méthodes de l'époque, par exemple, était d'ajouter le nom de personnes décédées sur les listes et d'envoyer une "fausse" personne votant à ce nom au bureau de vote. Sympa, non?
Hersh n'égratigne pas seulement JFK: il commence par s'attaquer à son grand-père maternel, John F. "Honey Fitz" Fitzgerald qui (comme c'est étonnant!) s'est fait élire de manière pas tout à fait honnête. Il a d'ailleurs été déstitué de ses fonctions quand l'intrigue qu'il avait montée a été révélée au grand jour.
Ensuite, l'auteur nous parle de Joseph Kennedy, le père du président. Cet homme très riche (mais dont on n'a jamais su d'où venait sa fortune) avait apparemment des liens avec la mafia. de plus, les services de renseignements américains le soupçonnaient de vendre de l'alcool de contrebande au moment de la prohibition.
Avec une famille pareille, pas étonnant que JFK ait "mal tourné". D'autant que le jeune président aurait fait n'importe quoi pour plaire à son père, très autoritaire.
Ainsi, JFK a accepté que son père finance sa campagne électorale. Et quand on parle de "financer la campagne", cela ne veut pas nécessairement dire que Joe Kennedy payait les déplacements que son fils devait effectuer dans les différents états américains. Cela veut dire que Joe a acheté des voix, notamment grâce à ses contacts dans la mafia qui avaient la main-mise sur certains des syndicats les plus influents de l'époque et donc sur les grands électeurs.
Le linge sale des Kennedy ne se lave donc plus en famille après cet ouvrage! J'ai pourtant tout de même un peu de mal à voir JFK comme irresponsable et irréfléchi. Je ne me suis jamais vraiment penchée sur le personnage, donc je ne peux pas dire que je connais très bien le clan Kennedy. Mais je n'arrive pas à imaginer le système américain aussi corrompu... JFK restera donc un mystère pour moi, même après la lecture de ce livre.
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