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Critique de PJN


PJN
25 novembre 2017
L'auteur nous emmène à la découverte de son grand-père Martien. On découvre sa ville, Gand à la fin du XIXe siècle, vieille ville flamande, avec sa bourgeoisie francophone, ses ouvriers car l'industrie se développe. Martien naît dans un milieu petit-bourgeois, son père est peintre d'église, un homme asthmatique et rêveur. le jeune Martien travaille à la forge mais il veut peindre et apprend en autodidacte. Vient août 1914 et la guerre (deuxième partie du triptyque romanesque), et là le récit de guerre est à la première personne, les combats de la petite armée belge contre l'adversaire allemand sans pitié, l'héroïsme chevaleresque balayé par les mitrailleuses, Martien est blessé plusieurs fois sur le front de l'Yser où l'armée belge décimée en août 1914 s'est retranchée. La troisième partie évoque le retour, l'amour trouvé puis fauché par la grippe espagnole, encore une épreuve à laquelle Martien survit grâce à la peinture, même s'il connaît des périodes sombres. Ma belgitude a été sensible à ce roman où le terreau du mouvement flamand est évoqué : une domination culturelle francophone mal vécue, le mépris des officiers francophones pour les soldats flamands sur le front, le pacifisme flamand né de cette boucherie qui aboutit au pèlerinage de l'Yser dans l'entre-deux-guerres auquel Martien participe...Même si on oublie ici que le soldat francophone qui s'exprimait dans son patois wallon devait connaître le même sentiment d'humiliation linguistique de la part de l'officier issu de la bourgeoisie, même si la langue flamande a gagné ses lettres de noblesse, et ce roman en est une nouvelle preuve, et même si la Flandre est aujourd'hui une des régions les plus prospères d'Europe, le ressentiment est profond et le compromis difficile entre francophones et néerlandophones reste au coeur de la politique belge...Bel hommage en tout cas rendu à Martien qui se prononce "Martine", artiste sensible et soldat courageux.
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