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Critique de Petitebijou


Je n'ai été que moyennement séduite par cette BD en deux tomes nous racontant un épisode de la vie d'un jeune écrivain-journaliste, qui, de 1935 à 1937, quitte sa vie confortable et monotone pour aller rencontrer une tribu dans le désert du Sahara, les « Aarib », au Maroc, alors sous protectorat français. Nous suivons ce jeune homme timoré dans ce périple insensé, ses rencontres, partageons sa surprise, sa peur, sa curiosité et ses illusions.
Je n'ai pas été emportée par les dessins : si la palette est attrayante, avec des couleurs plutôt franches, jaune et bleu principalement, puis à d'autres moments dominée par un rouge et noir sanglants, la ligne est extrêmement naïve. Je ne mets pas en doute ni n'émets un jugement sur la valeur du dessinateur, mais j'ai du mal avec ce qu'on appelle le naïf, dans le dessin comme dans la peinture. Certaines planches me paraissent presque caricaturales, et leur grande simplicité ne cadre pas pour moi à l'univers du désert, lui ôte du charme et du mystère. Par ailleurs, on ne sait trop dans quelle tonalité l'histoire nous est racontée : un zeste de Tintin, une réminiscence de Corto Maltese… cela m'a dérangée dans la progression de ma lecture.
Car l'histoire se veut tout de même assez complexe. Hormis le destin du personnage principal, l'auteur veut nous enseigner les éléments historiques, nous faire partager les coutumes des Aarib au plus près. du coup, et cela fait plusieurs BD que je remarque ce qui me parait un défaut, le souci extrême du détail et l'abondance des informations secondaires étouffent un peu la trame du récit, et l'on finit par s'y perdre. Je pense que l'auteur aurait gagné à resserrer son propos, quitte à abandonner certaines idées, ou, au contraire, aurait dû étendre son histoire sur trois ou quatre tomes au lieu de deux. Nous croisons beaucoup de personnages qui sont intéressants et avec lesquels le jeune écrivain noue des rapports complexes, mais aucun n'est vraiment assez fouillé pour que nous puissions nous y attacher durablement, ou même comprendre l'évolution des relations entre les personnages. Que ce soit Camille, jeune fille rencontrée dans le train du départ, le lieutenant, la belle Leia (dont l'histoire d'amour avec le héros semble être le centre d'intérêt du récit pour être abandonnée et finalement survolée), le point de vue du lecteur ne peut se fixer de façon tenace. Les épisodes s'enchainent, parfois dans une certaine confusion, y compris avec l'utilisation de certains flash-backs pas très explicites, du moins pour moi.
Malgré tout, la BD se lit avec un certain intérêt, sans vraiment nous transporter. de temps en temps, au détour d'une planche, la composition graphique se fait originale, attrayante, mais c'est hélas trop rare pour donner un souffle épique qui aurait pu être en harmonie avec le déroulement aventureux et initiatique du récit.
Et que dire de la conclusion ? L'histoire s'achève dans la précipitation, nous laissant sur notre faim, ou plutôt notre soif, pour coller au thème de la BD. Tout semble n'avoir été que du papier, tellement éphémère que j'ai bien peur de vite oublier cette lecture toutefois non dénuée de charme par moment. Ceci dit, je cuisinerais bien un tajine au poulet et citrons confits…
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