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Critique de Presence


Ce tome fait suite au tome 6 de la série Avengers (épisodes 18 à 23 de New Avengers) et au tome 4 de la série New Avengers (épisodes 29 à 34). Il contient les épisodes 35 à 37 de la série "Avengers", et 24 & 25 de la série "New Avengers", initialement parus en 2014, tous écrits par Jonathan Hickman.

Le récit commence 8 mois après les événements de Original Sin. Les Ex Nihili constatent que de plus en plus d'étoiles meurent, et que tout semble lié à la Terre de l'univers 616, et aux Avengers. Sunspot et Manifold vont chercher Cannonball et Smasher (Izzy) chez les Shi'ar.

Hyperion et Sunspot supervisent la construction d'une machine dans la Terre Sauvage, avec l'aide de l'AIM. Maria Hill et le SHIELD suivent l'intrusion d'un individu très intelligent dans ce qui fut la tour des Avengers à New York. Ailleurs les membres de la Cabale ont pris les choses en main, et s'occupent avec entrain et zèle de repousser les Incursions. Starbrand continue de superviser l'entraînement d'Adam. Iron Man a disparu sans laisser de trace. Etc.

Ce n'est pas la première fois qu'un éditeur choisit de faire faire un saut dans le temps à une intrigue, pour augmenter le niveau ludique du récit, le lecteur essayant de recoller les morceaux pour deviner ce qui a pu se passer pour en arriver là (DC Comics l'avait fait avec maladresse dans une opération baptisée "One year later").

Jonathan Hickman utilise ce dispositif narratif avec la grâce qui lui est coutumière. le lecteur assidu de l'univers partagé Marvel peut constater la cohérence avec les autres séries (un bras en moins pour Thor, une armure blanche pour Iron Man), tout en notant les modifications significatives (l'AIM travaillant pour Sunspot, par exemple).

Après avoir prouvé avec intelligence que les mondes parallèles et les différents futurs ouvrent des plages de liberté infinies pour les scénaristes, même sur des personnages propriétés d'une maison d'édition, Hickman prouve qu'il est capable de trouver une plage de liberté aussi grande sur la Terre principale de l'univers partagé Marvel, avec un simple décalage de quelques semaines. le lecteur n'est pas dupe, il sait bien qu'il s'agit d'un futur peut-être potentiel, ou que tous les changements seront effacés lors du prochain crossover de grande ampleur (Secret wars, été 2015). Il n'en reste pas moins que les séries Avengers échappent ainsi au crossover du moment Avengers & X-Men: Axis et qu'Hickman peut introduire des changements significatifs.

Comme dans les tomes précédents, le scénariste poursuit son intrigue au long cours, avec les Incursions et les Bâtisseurs, sans oublier les personnages. Ainsi Namor, Doctor Doom, 2 membres des Fantastic Four, et un rescapé de la série "Incredible Hercules" bénéficient de moments où leur personnalité s'exprime pleinement. Il utilise également le saut en avant de 8 mois pour pouvoir étendre la surface de son intrigue à l'échelle de la Terre 616, en incluant des superhéros d'autres séries (les Fantastic Four par exemple). le lecteur éprouve la sensation (assez rare au vu du nombre de comics mensuels Marvel) de lire un récit global, sans pour autant qu'il s'agisse d'un crossover.

Néanmoins pour arriver à cette sensation, Hickman doit arrondir certains angles. Ainsi seul le lecteur familier du personnage issu de la série "Incredible Hercules" comprendra les étranges équations qui flottent autour de lui. de même le comportement de Thanos est trop commun, difficile de croire qu'il accepte de s'associer à une bande de supercriminels, sans en être le chef, pour atteindre un objectif autre que le sien.

De même pour tenir le rythme de parution, les responsables éditoriaux font appel à divers dessinateurs, afin de maintenir également un certain niveau de qualité visuelle. le premier épisode est divisé en 4 parties dessinées par Jim Cheung, Paco Medina, Nick Bradshaw et Dustin Nguyen. Les pages de Cheung sont toujours aussi élégantes, les autres dessinateurs réalisent des pages détaillées, mettant bien en valeur la majesté des personnages, l'étrangeté des décors, malgré des dialogues parfois copieux.

Le lecteur passe ensuite à un épisode dessiné et encré par Valerio Schitti. Il a tiré le mauvais numéro, c'est-à-dire l'épisode comportant le plus de dialogues et le moins d'action. Il s'en sort avec compétence (costumes cohérents, arrières-plans réguliers), mais sans réussir à insuffler un véritable rythme à ces échanges (heureusement très intéressants pour eux-mêmes).

L'épisode suivant est dessiné par Stefano Caselli. Son trait est un peu plus sec que celui de Schitti, et sa mise en scène un peu plus alerte. du coup, le lecteur n'a pas l'impression de lire une suite de dialogues où les dessins n'apportent qu'une précision sur l'apparence des personnages, et sur les localisations. Les expressions des visages apparaissent également plus justes, plus parlantes.

L'épisode suivant est dessiné par Kev Walker. La comparaison avec les 2 dessinateurs précédents montrent que Walker est très doué pour donner l'impression de décors en arrière-plan, alors que très régulièrement ils sont réduits à la plus simple expression. Son trait rend les personnages beaucoup plus vivants, pour des dialogues très animés.

Le dernier épisode est dessiné par Mike Deodato. le lecteur retrouve avec plaisir ses dessins réalistes, avec de fortes ombres portées, pour une approche sombre et sérieuse. Seule la tendance systématique de Deodato à cambrer à l'outrance les personnages féminins vient un peu faire baisser le niveau d'immersion.

Avec ce tome, Jonathan Hickman regroupe les 2 séries Avengers pour faire converger les différentes intrigues, sans rien perdre en densité narrative, ou découvertes. Il tire parti de l'avancée de 8 mois en avant, avec maestria, à la fois pour introduire des changements, et pour montrer les ramifications de ces intrigues à l'échelle de la Terre 616. Il n'oublie pas d'intégrer quelques moments pour s'attarder sur quelques personnages. C'est l'histoire qui constitue la locomotive de la narration, les dessinateurs étant relégués au simple rang de metteurs en images. Ces dernières sont de bonne qualité, avec une capacité réelle à s'adapter à la nature de chaque séquence.
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