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Critique de AileH


C'est un roman fort qui nous plonge dans la vie d'une famille Cri dans laquelle, la Reine blanche, créature mystérieuse, participe à la légende familiale. Dès le début, cette Reine blanche est le symbole des deux cultures qui s'entremêlent dans la vie d'Abraham Okimasis, le patriarche de la famille. Et elle accompagnera ses deux fils par sa présence tutélaire.
La culture occidentale est un choc, amené par le pouvoir d'une religion assimilée de force par le passage obligatoire dans ces pensionnats terribles où les enfants, coupés de leurs racines, subissent les pires outrages dans leur corps et leur âme. Les quelques retours au village, les rêves et la puissance mythologique de la nature tentent d'apaiser les injustices et l'incompréhension.
S'ajoute à ça le déracinement des jeunes adultes, quittant ensuite leur village pour la grande ville où l'Indien autochtone n'est pas toujours le bienvenu. Ce déracinement et cette enfance vont pouvoir être dépassés par la découverte de l'art. Même si chaque garçon va l'aborder différemment. Jérémiah, musicien depuis sa plus tendre enfance, arrête finalement sa carrière de pianiste après des débuts très prometteurs. Gabriel, lui, se jette à corps perdu dans la danse.
L'auteur parvient parfaitement à rendre compte du combat entre l'identité profonde des deux frères et les démons du monde actuel, entremêlant les rêves / cauchemars et la réalité, et entretenant la confusion que ressentent les deux héros.
On ressort de cette lecture avec une impression de vie gâchée par la violence du monde. Ces deux frères, ont essayé de survivre malgré leurs blessures, et en tentant de concilier les deux mondes dans lesquels ils continuent de vivre. Malgré tout, l'auteur n'est pas dans le misérabilisme, en aucun cas. Poésie, humour, réalisme et mythologie se côtoient dans cette belle histoire aux accents autobiographiques. le texte a été traduit de l'anglais canadien au français canadien par le poète Robert Dickson et les tournures de langage cri ajoutent à l'emprise du récit.

Citation en exergue du livre : « La nuit, quand les rues de vos villes et villages seront silencieuses, elles se rempliront des foules qui y habitaient autrefois, et qui aiment encore cette belle terre. L'homme blanc ne sera jamais seul. Qu'il soit juste et qu'il se comporte envers mon peuple avec bonté. Car les morts ne sont pas sans pouvoir. » Grand chef Seattle des Squamish, 1853

Je remercie les éditions Dépaysage et Babelio pour cette belle découverte dans le cadre de Masse Critique.

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