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Critique de LireEnBulles


L'histoire ne se déroule pas au Japon mais aux États-Unis, et plus précisément à Manhattan. Il y a dix ans en arrière, l'humanité fût changée avec l'invasion des Idras, créatures extraterrestres mystérieuses, ayant dévasté Washington. C'est durant cette période que Ilya Kravitz, paralysé depuis ses 5 ans suite à un accident, passe par toutes les étapes du deuil. Afin d'affronter ces monstres venus d'une autre planète, le gouvernement a lancé la création des humanoïdes Arcana. Ilya rêve de devenir un des pilotes pouvant piloter virtuellement pilote l'un d'eux. C'est ainsi qu'on le découvre tentant de réaliser sa destinée, sans se douter de la réalité qui se cache derrière ces armes...

Ce shonen en trois tomes intègre les codes de la science-fiction de manière classique rappelant parfois Evangelion, mais mettant l'accent sur l'émotion. Pour y arriver, la mangaka a su écrire des personnages sensibles et forts. Ilya est un jeune homme ayant pour but dans la vie de pouvoir piloter un Arcanum et ainsi aider dans la protection de la planète. Toutefois, on descelle très vite un sentiment plus profond dans son rêve. En effet, pour celui qui est situation de handicap puisqu'il ne peut se déplacer sans son fauteuil roulant, la capacité de pouvoir aller où bon lui semble grâce à la technologie humanoïde est la clé de la liberté. le lien entre le pilote et la machine est plus que virtuel, comme nous l'explique le scénario à travers les phases de simulation servant à la préparation de l'examen d'entrée de Ilya. À chaque fois qu'il est connecté il peut ressentir le vent sur sa peau, la légèreté dans ses déplacements, comme s'il retrouvait l'usage de ses jambes. Pour le soutenir, Ilya peut compter sur sa grande soeur, Anna, lui témoignant un amour inconditionnel. Ce lien qui les unis est très beau et vraiment fusionnel dans le sens où on sent que chacun pourrait réellement donner sa vie pour l'autre. HIJIHARA arrive à faire en sorte que ce sentiment nous saute aux yeux que ce soit dans les mots ou la mise en page.

La partie science-fiction est emmenée de façon intéressante grâce au bestiaire très curieux des envahisseurs. Pour le moment, nous ne savons pas d'où ils viennent, mais ont su que les scientifiques ont trouvé un moyen de les tuer en visant le coeur grâce à une particularité génétique incorporée dans les Arcanum. Ces derniers pourraient être cantonné aux rôles de héros dans le genre Iron Man, mais ils sont un peu plus complexes que cela. Ici, pas d'argent à foison mais uniquement une envie de contribuer à la sauvegarde de la population. Anna joue également un rôle-clé dans le récit. Engagée dans les forces de défense, elle est une femme de poigne qui ne recule devant rien pour mener son équipe jusqu'au bout. Que se soit l'un ou l'autre, chacun est victime des préjugés. Anna parce qu'elle est une femme, et Ilya parce qu'il est en fauteuil roulant. Considérés comme des “faiblesses” par les autres, eux, y puisent toute la force nécessaire pour arriver à se surpasser et donner tort aux mauvaises langues. L'action passe par une multitude de combats que ce soit en test ou en dans le réel. Sans vous en dire plus, on découvrira d'autres pilotes d'Arcanum sympas ou un peu plus revêches. le scénario présente un plot twist qui relance le récit dans une direction plus dramatique où la fin peut être heureuse ou non. À voir ce que nous réserve l'auteure dans les deux tomes suivants.

Le trait de Erubo HIJIHARA est à la fois doux et violent puisqu'elle arrive à retranscrire avec justesse l'émotion de ses personnages et des échanges, tout en donnant un coup de fouet au récit durant les affrontements. Les personnages sont facilement identifiables, et possèdent des visages très expressifs contribuant grandement à l'empathie que l'on éprouve durant la lecture. Concernant les créatures elles semblent inspirées de notre faune tout en puisant dans l'imagerie de la science-fiction instaurée par des récits comme le film Cloverfield de Matt Reeves. La mise en page dynamique offre de beaux moments aériens en compagnie des Arcana, et les décors urbains sont très bons.  L'édition de Kana s'ouvre sur un mini-poster dépliable en couleur, et c'est toujours cool. La traduction d'Aline Kukor (Banale à tout prix, Death's Choice, Au-delà de l'apparence) ne possède aucune coquille.

En conclusion, le premier tome de Arcanum arrive à installer un récit de science-fiction où l'émotionnel trouve toute sa place. Les personnages sont écrits avec délicatesse, notamment à travers la situation de Ilya, nous avons une preuve que nous pouvons s'en cesse repousser nos limites afin de nous accomplir. le scénario de Erubo HIJIHARA ne révèle pas encore l'origine des créatures et pourquoi ont-elles décidé de détruire l'humanité, et on espère en savoir plus de ce côté-là.
Lien : https://wp.me/p8tDdS-5oG
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