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Critique de ChatDuCheshire


Une lecture d'été par excellence mais dont le dernier cinquième est raté selon moi. On suit la période estivale d'une famille de la bonne bourgeoisie du Massachusetts au cours de l'été 1969. le livre est présenté comme axé sur une période charnière où l'on assiste au délitement des idéaux de l'époque hippie. Que l'on ne s'y trompe pas : si cette année est effectivement charnière à ce niveau aux USA (pas encore en France, plongée dans son "année érotique"), le livre ne s'y attarde guère car de hippies il n'y a guère que quelques t-shirts tie dye et Lorraine Lavender, un personnage très secondaire et présenté de manière extrêmement tendancieuse. Quelques allusions aussi au festival de Woodstock... Mais le véritable événement qui assurera le basculement vers une époque plus sombre, à savoir l'assassinat de Sharon Tate et de ses amis au cours du mois d'août 1969 n'est absolument pas évoqué. Certes le livre couvre les mois de juin, juillet et novembre 1969, évitant donc le mois d'août, mais ceci ne traduit-il pas, justement, une volonté de l'auteure de n'évoquer les événements marquants de cette époque qu'en mode strict minimum ? En effet, ne sont envisagés que les contextes en relation directe avec l'histoire contée : celle d'une famille passant ses vacances sur les deux lieux de villégiature par excellence du Massachusetts, à savoir les îles de Nantucket et de Martha's Vineyard alors que le fils (Tiger) d'une fratrie de quatre enfants est envoyé combattre au Vietnam, laissant ses trois soeurs, Blair la conformiste malgré elle et enceinte jusqu'aux yeux, Kirby la rebelle et Jessie la jeune adolescente affronter chacune une époque clé de leur vie alors que la mère, Kate, compose avec son désespoir comme elle peut pendant qu'Exalta, la grand-mère, exhibe sa superbe d'un autre âge, avec quelques hommes s'agiteant par ailleurs en périphérie (David le mari de Kate, Angus le mari de Blair, Darren le prétendant noir de Kirby, Pick le jeune éphèbe qui fera battre le coeur de la toute jeune Jessie etc.).
J'ai beaucoup aimé la description de cette bonne société bostonienne en villégiature à la fin des années 60 et la découverte de ces deux îles. Qui ne se souvient des documentaires ou photos dans les magazines de la famille Kennedy passant ses vacances sur l'île de Martha's Vineyard? L'incident qui ruinera la carrière de Ted Kennedy, la mort tragique de Mary Jo Kopechne dans l'accident de Chappaquiddick, y est d'ailleurs évoqué.
Quant aux heurts et malheurs des femmes de la famille Levin-Foley-Whalen, ceux-ci sont décrits avec une certaine finesse, à une époque où les femmes quittent à peine la mentalité sacrificielle des années 50. Sauf que, comme je le soulignais plus haut, la tension du récit s'effondre selon moi dans son dernier cinquième, la "grande" révélation de Kate étant éventée depuis le début et j'ai eu grand-peine à trouver son tourment et surtout la cause de ce tourment particulièrement crédible, en dehors du départ de son fils pour le Vietnam. Les derniers chapitres font bien trop "roman de dame" à mon goût, guimauve et patriotisme de "bon aloi" faisant partie d'un assaisonnement bien trop convenu et réactionnaire à mon sens.
Une demi déception donc même si je ne regrette pas d'avoir été du voyage pour découvrir les îles de Nantucket et de Martha's Vineyard
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