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Critique de Pecosa


Un Chester Himes déconcertant, dont l'action ne se déroule pas aux Etats-Unis mais en Espagne, et dont le héros (comme les autres personnages), est blanc. Joseph Britton, alias Joe, est un étudiant américain de 32 ans qui parcourt l'Europe. Arrivé via Paris, dans les îles Baléares alors que le pays est encore une dictature, il passe ses journées à boire en compagnie d'autres citoyens américains, sa maîtresse Pam Grabs, Roger Shannon, et Douglas Mueller. Un matin, après une cuite d'anthologie, il est réveillé par un dénommé Sabater, des services secrets, qui lui réclame de l'argent pour sa protection et lui apprend que des choses graves se sont déroulées la nuit dernière. Sa maîtresse aurait disparu, et des Américains seraient morts.
Un joli coup de lune est le récit de la cavale de Joe qui tente de sortir de l'amnésie alcoolique dans laquelle il est plongé pour reconstituer le fil des évènements passés et prouver son innocence. Craignant pour sa vie, Joe n'a aucune confiance en la justice locale: « Il se souvenait de ce qu'on lui avait dit sur la façon dont les Espagnols traitaient les étrangers: ils les enfermaient dans des geôles introuvables, affirmaient ne rien savoir de leur existence, refusant de dire qu'ils les détenaient, et cela pouvait durer des jours, des semaines, des mois… » De plus, le consulat le plus proche est à Barcelone et il est coincé dans une île dont les pêcheurs vont sûrement l'assassiner pour une poignée de pesetas.
Un joli coup de lune est un polar au final grand-guignolesque qui m'a semblé bien inférieur aux autres romans de Chester Himes. L'auteur ne nous épargne aucun cliché. Les Américains, comme d'habitude, courent un grand danger quand ils s'éloignent de la civilisation: la Méditerranée est un coin hostile et sauvage! Dans ce polar, les Espagnols sont tous intéressés par les devises des touristes, les bonnes ne foutent rien, les bohémiennes racolent les étrangers, l'eau n'est pas potable et vous rend malade. Quant aux lits, ils grouillent de vermine. Bref, heureusement que le roman ne fait que 120 pages.
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