Renversante, tome 2

Je n'ai pas lu le volume précédent, mais j'ai trouvé celui-ci très incisif et ironique. Dans "Reversante", Florence Hinckel retourne contre les hommes tous les travers phallocratiques de notre société, jusqu'aux accords de la langue, ce qui donne lieu à des situations choquantes d'un point de vue masculin, mais malheureusement banales quand elles s'appliquent aux femmes. Voilà donc messieurs et damoiseaux réduits aux rôles de fantasmes sexuels, chargés des enfants et des tâches ménagères, mais aussi de la contraception et des emplois les moins valorisants, contraints par les femmes jusque dans leur santé ; la scène de l'andrologue est aussi sordide que jubilatoire ! En essayant de se mettre à la place de son frère, Léa découvre le poids des conventions sur l'image que la société donne des hommes mais aussi sur celle qu'ils ont d'eux-mêmes. Face à tant d'iniquités, elle ne peut que revoir son comportement, mais se heurte aux préjugés de certaines de ses semblables, à l'humour plus beauf que beauf.
Tous les préjugés et les contraintes que doivent subir actuellement les femmes y passent, et l'histoire de l'anniversaire de Tom et Léa n'est qu'un prétexte à multiplier les situations, un peu comme dans un film à sketchs. C'est assez jouissif d'un point de vue féminin et ça ne peut que faire réfléchir les lecteurs des deux sexes aux travers de notre société.