Je n'ai pas su voir ni entendre

Je ne connaissais ni Mémona Hintermann ni Lutz Krusche quand j'ai démarré la lecture de ce récit. C'est le thème du suicide qui m'a donné envie de le lire. Dans la première partie, elle partage avec nous son vécu personnel, quelques facettes de son métier de reporter, son couple, ses relations avec ses enfants, l'angoisse de la disparition de son mari, puis le dénuement heureux. Comme il est pudique en sentiments, c'est à travers des lettres qu'il lui explique son geste. La seconde partie est plus journalistique. Elle traite de la dépression, des tentatives de suicide, des moyens de les prévenir et de la psychiatrie, parent pauvre de la médecine en France.
Si le thème est sombre, je n'ai pas trouvé que ma lecture soit lugubre. C'est peut-être dû au fait que son mari n'a pas réussi à mettre fin à ses jours d'une part et au style d'autre part. J'ai apprécié le double point de vue, le sien et celui de son mari. Merci à Mémona Hintermann d'avoir partagé son intimité. Puisse son récit soulager certaines personnes en souffrance et faire avancer la psychiatrie en France.