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Critique de Lowra


A première vue, on pourrait croire que Belitung, une île indonésienne à l'est de Sumatra, est une région plutôt riche avec ses nombreuses mines d'étain et les milliards de roupies investis dans ces gisements. En y regardant de plus près, on découvre que si richesse il y a, elle se concentre en ce seul lieu, derrière la clôture du Domaine. Les habitants qui n'ont pas déserté les villages après la révolution industrielle vivent, eux, dans des conditions bien modestes. Les familles sont nombreuses – trop, sûrement. Pour subvenir à leurs besoins, les parents envoient leurs enfants au travail, comme balayeurs de rue ou travailleurs agricoles.

Les guerriers de l'arc-en-ciel, c'est le nom qu'une jeune institutrice d'une toute petite école du village a donné à ses élèves. Ils ne sont que dix, dix sacrifices faits par leurs parents pour qu'ils apprennent à lire et écrire, pour qu'ils aient de meilleures chances dans la vie, un meilleur avenir. Cela ne les empêche pas de devoir travailler, eux aussi, pour ramener quelques roupies à la maison. Mais c'est le soir, après l'école, alors qu'ils ont déjà travaillé toute la journée à leur éducation.

Cette petite école, organisée par la Muhammadiyah, une association islamique, c'est la seule qui les accepte. Les pauvres ne peuvent pas aller à la belle école de la PN, l'organisation gouvernementale qui exploite les gisements. Les pauvres n'ont pas droit aux fournitures scolaires gratuites, aux excursions dans de beaux bus climatisés. Mais ils ont l'occasion d'apprendre, même si c'est dans une petite cabane qui menace de s'effondrer. Et ça, comme le répète le père de Ikal, notre jeune narrateur, c'est déjà une chance.

Les guerriers de l'arc-en-ciel ont bien conscience de cette chance et mettent tout en oeuvre pour en tirer le maximum de profit. Toujours pleins de volonté, ils apprennent ensemble et forment une joyeuse troupe. A travers ce roman largement autobiographique, Andrea Hirata a fait de ces guerriers les écoliers les plus célèbres de l'Indonésie. le livre est l'un des grands succès de la littérature indonésienne, a été traduit dans plus de trente langues et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2008. La vie des écoliers est présentée telle qu'elle est et c'est probablement ce ton réaliste qui en a fait un succès. Une belle histoire d'amitié qui entraîne le lecteur dans un pays qu'il n'a pas souvent l'occasion de visiter à travers le papier.
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