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Critique de SZRAMOWO


Ce recueil contient 15 nouvelles écrites aux USA entre 1958 et 1968. Une littérature (?) de divertissement plongée au coeur de la société américaine de l'époque. Une socIété qui n'est pas encore traversée par les mouvements de contestation et sa remise en cause. Une société dont la plupart des citoyens pense qu'elle leur apporte le bonheur, au moins matériel.
La crise des fusées russes a Cuba a renforcé le sentiment pro americain, la marche pour les droits civiques n'emporte pas une totale adhésion, et la contestation de la guerre du Viet-Nam n'est pas encore une réalité. La conquête spatiale fait encore rêver.
Les personnages de ces nouvelles évoluent dans une société peu anxyogene. La cigarette ne provoque pas encore le cancer, et on est loin d'imaginer que le coca-cola puisse etre un facteur de l'obésité.
On est loin des flics déjantés et névropathes comme Harry Bosch, des héros de Joe R Landsdale ou des mercenaires avides de fric de DOA. On est dans l'Amérique du rêve.
Les peurs qui animent les personnages sont des peurs domestiques ; l'accident de voiture („Il avait vendu la voiture après l'accident. Mais cela n'avait chassé de son esprit ni la voiture ni l'accident. Et Elsie ne l'aurait jamais laissé oublié que c'était lui qui était au volant ce soir pluvieux de novembre”) ; l'adultère („Non, il ne l'humilierait pas en la quittant, elle méritait mieux. Si seulement il n'avait pas rencontré Lettice pendant ce voyage d'affaires à Lexington.”)
Les héros sont anonymes („C'était un petit homme de quarante-six ans court et gros, au teint grisâtre. La plante de ses cheveux était en régression vers le sommet du crâne, ce qui l'affligeait d'un ridicule début de calvitie en croissant de lune.”) ou alors des sur hommes („Mais le capitaine n'était ni un fanfaron ni un drogué. Son beau visage s'éclairait d'un sourire paisible ses mains aux doigts effilés qui tenaient le sandwich et le verre de lait n'étaient agitees d'aucun tremblement et ses jambes fines mais robustes étaient croisées avec une élégante désinvolture.”)
Les flics sont plein d'empathie pour les prévenus et les témoins („Des agents de police circulaient au milieu de la foule, mais leur rôle consistait surtout à dégager le passage, car il n'y avait ni désordre ni bagarre.” ; „Bien dit le sergent. Supposons que vous ayez raison.” )
Ils sont confrontés aux meurtres et aux crimes sans tout le bagage scientifique dont s'entoure aujourd'hui le moindre détective. Ni ADN, ni fichiers centralisés, ni internet… („A cette époque il avait pris l'habitude de compulser les listes de voitures volées – leurs marques, modèles et numéros minéralogiques –chaque matin avant de prendre son service.” )
Dans ces nouvelles, la société n'est pas à l'origine des risques, des peurs, des dysfonctionnememts, pas de risques environnementaux, pas de pollution, pas de terrorisme…seuls des individus décident de s'affranchir des règles de vie et basculent dans un univers qui définit la trame du recit. La transgression individuelle est à la base de ces histoires.
Histoires remarquablement écrites, dans le style des ateliers d'écritures américains, toujours en trois parties : la présentation du contexte et des personnages ; les errements qui les conduisent à la trangression ; la chute oú, parfois, le fait de transgresser se retourne contre le héros, souvent non sans humour.
Nouvelles de références qui interrogent sur nos peurs et l'évolution de nos rapports a la violence.
A lire en dépit de leur côté surranné.



Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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