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Critique de Javableue


Sous le ciel des Six-Duchés, avoir le Vif n'a jamais été bien vu ; Fitz en sait quelque chose. Dans son enfance déjà, il avait appris à ses dépens que son don inné de se connecter avec des animaux pouvait le reléguer au rang de paria et causer sa mort. A présent, sa nouvelle mission royale le replonge dans les travers d'une société qu'il n'avait pas quitté sur un simple coup de tête : il doit ramener au bercail le prince Devoir qui s'est enfui de Castelcerf pour d'obscures raisons. Il semblerait que le fils de Kettricken et de Vérité soit lui aussi un "vifier" ; or, son statut ne le préservera pas de la torture et de l'exécution si ces soupçons viennent à se confirmer. Raison de plus pour remettre la main dessus au plus vite. Sous leurs faux nom de "Tom Blaireau" et de "Sire Doré", Fitz et le Fou suivent la trace du jeune homme...

Dans cette ambiance tendue pour eux, quelques vifiers du peuple se regroupent et dénoncent les nobles atteints de la même "tare" qu'eux afin de les faire chanter et de se faire entendre : pourquoi les paysans seraient-ils exécutés et brûlés pour sur simple dénonciation d'usage du Vif alors que, lorsque la même magie touche le haut du panier, on se contente de la dissimuler bien comme il faut ? Prenant pour emblème le Prince Pie, exclu et tué pour avoir utilisé le Vif, ce groupuscule utilise le chat de Devoir pour l'attirer dans un traquenard et le prendre en otage...

Evidemment, le fils de Vérité, du haut de ses quinze ans, n'y a vu que du feu. A la veille de ses fiançailles arrangées avec une gamine des îles d'Outre-Mer, l'adolescent se laisse prendre au jeu d'une passion dévorante pour une femme mûre qu'il n'a jamais rencontrée, mais qui communique avec lui par le biais de sa compagne de Vif : la marguette qui lui a été offerte par la famille Brésinga... chez qui séjournent Fitz, le Fou et Laurier, la grand-veneuse de Kettricken. C'est grâce à ce passage à Myrteville, à la relation d'Art qui se développe entre Fitz et Devoir, et surtout au dévouement du loup Oeil-de-Nuit que la fine équipe met assez rapidement la main sur le prince en fuite, au grand dam de ce dernier. Convaincu que sa belle l'attend, il refusera d'abord d'entendre les désagréables révélations de Fitz, agacé, ne mâchera pas ses mots : il n'y a pas de bonne femme au bout du chemin, seulement une joyeuse troupe de Fidèles du Prince Pie.

En effet, le héros n'a pas gagné en patience avec l'âge... Par deux fois dans ce roman, on le voit saisi d'une rage incontrôlable qu'on lui connaît peu, doublée d'une intention de tuer qui ne sera déboutée qu'in extremis... de plus, et pour la première fois depuis le début de la série, le Fou et Oeil-de-Nuit reconnaissent avoir eu peur que la situation ne leur échappe, et se sont effrayés que le "Bâtard au Vif" soit pris d'une telle soif de sang. Bizarrement, j'ai beaucoup aimé ces moments de perte de contrôle et de vivacité meurtrière, presque bestiale, et pourtant si différente de la sagesse de son brave loup : ils ont su redonner de la consistance à ce personnage qui a tout juste passé la trentaine mais qui ne cesse de se prendre pour un vieillard moche engagé sur une pente descendante.

Si, dans le volume précédent, on avait fait la fine bouche en se plaignant du trop peu d'action et du grand nombre de gros plans sur Fitz en train de se couper du fromage ou de faire infuser sa tisane, tout cela est aujourd'hui bien loin. "La secte maudite" nous emmène partout, du domaine de Myrteville à la forêt, dans une caverne puis en ville, en passant par la fameuse île des Autres qui ouvre la série des Aventuriers de la Mer.

Comme d'habitude, un livre parfait pour les amis des animaux, les amateurs de bastons dans la forêt et de tempêtes dans les cerveaux !

Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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