Ton père dirait que nous n’avions rien à faire ensemble, que nous appartenions à deux mondes différents. Mais nous venons de la même terre, toi et moi, du même peuple. Nous parlons la même langue, buvons la même eau. Nous connaissons le même soleil, le même ciel. Alors si même nous devons être séparés l’un de l’autre, quel espoir y a-t-il pour le reste du monde ?
Ton père connaissait [l]es frontières. C’était un homme politique, il comprenait leur pouvoir. Il savait qu’elles ne pouvaient être franchies sans mettre en péril l’ordre du monde.
Il ne savait rien de l’amour, qui n’a que faire de cet ordre. (p. 49)
Une dure réalité, au bout du compte, est moins cruelle qu'un faux espoir.
Peut-être que le temps que nous avons passé ensemble ne s’élève au total qu’à quelques minutes de ma vie. Mais ce furent les plus importantes de mon existence, et dans mon souvenir elles s’épanouissent pour peupler mes journées. Tout était plus riche grâce à toi ; l’air autour de nous semblait avoir davantage de couleur ou d’intensité.
Ton père dirait que nous n'avions rien à faire ensemble, que nous appartenons à deux mondes différents. Mais nous venons de la même terre, toi et moi, du même peuple.Nous parlons la même langue, buvons la même eau. Nous connaissons le même soleil, le même ciel. Alors si même nous devons être séparés l'un de l'autre, quel espoir y a t-il pour le reste du monde?
J'ai vu combien la colère peut déborder quand on l empêche de s'attaquer à ce qui l'emprisonne. Elle a besoin de frapper quelque part, alors elle frappe ceux qui sont sans défense. Ces hommes agissent ainsi pour se sentir puissants, pour nous imposer leur monde. Ils pensent qu'ils doivent régner sinon tout sera perdu. Et ils ne craignent pas de semer la destruction parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils détruisent.
Le temps adoucit toutes les peines, dit-on, et il ne sert à rien de ressasser les vies qu'on aurait pu avoir. Nous n'avons droit qu'à une seule vie, et une seule vie suffit. A qui profitent les regrets? A quoi servent-ils, sinon à nous rendre malheureux?
- Comment est-il possible de lire tout ça? je lui demande.
- Tu commences par un, me répond-il. Et ensuite, tu passes au suivant. Et inch' Allah ta vie sera longue.
On m'avait jeté en prison non pas pour que je sois puni, mais oublié
Peut être que le temps que nous avons passé ensemble ne s'élève au total qu'à quelques minutes de ma vie. Mais ce furent les plus importantes de mon existence, et dans mon souvenir elles s'épanouissent pour peupler mes journées. Tout était plus riche grâce à toi ; l'air autour de nous semblait avoir davantage de couleur ou d'intensité.