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Critique de Enialooiv


« le Pandémonium désigne la capitale imaginaire des Enfers où Satan invoque le conseil des démons. Depuis, ce mot est également utilisé pour désigner un lieu où règnent corruption, chaos et décadence. »
(Wikipédia)

C'est un peu compliqué de débuter cette chronique, j'ai peur de m'emmêler les pinceaux face à la richesse de ce roman. Une richesse en genres, tout d'abord : bien qu'on puisse le considérer principalement comme une dystopie, on échappe pas à une ambiance post-apocalyptique qui m'a rappelé La Route (je n'ai pas été étonnée de le retrouver dans les remerciements) mais aussi, étonnamment, le dernier Mad Max. Une richesse de réflexions également, mais aussi de personnages tous différents et fascinants, à commencer par l'écrivain, Marc. Je vais conclure en évoquant la richesse de styles (non, le pluriel n'est pas involontaire) de l'auteur qui a une plume magnifique.

American Pandemonium m'a happée comme un cauchemar, violent, insensé et pourtant douloureusement réaliste. La majeure partie du roman trace l'errance de Marc dans ce monde perdu : après le bombardement, il devient impossible d'obtenir des informations de la part des autres pays, plus rien ne filtre et personne ne sait ce qu'il reste des États-Unis, si toutes les villes ont subi le même sort que New York ou si des zones civilisées subsistent. L'auteur voit ici une occasion en or de conter son expérience, allant jusqu'à se confronter à des conflits qu'il avait déjà pressenti juste pour les voir en niant tout instinct de survie.

L'effondrement de la société mène à un renversement des forces et à un déferlement de violence. Si des idéalistes croient encore à une possibilité de recréer une civilisation de partage et de respect au début du roman, leurs espoirs sont vite détruits par la peur et l'instinct de mort de leurs congénères. Chacun sa vie, chacun ses problèmes. Les êtres les plus vils sont aux premiers rangs pour façonner de petits groupes armés que Marc rejoint sans trop d'hésitation. Par la suite, il sera embauché avec Colin pour concevoir la machine de guerre la plus impressionnante qui soit : le Béhémoth. Je vais éviter de trop en révéler sur ce passage du roman qui est l'un des plus marquants, enrichi par un délire utopiste de Marc qui me restera longtemps en mémoire.

Le roman amène à des sujets de réflexion essentiels dans la société d'aujourd'hui : le pouvoir des médias et de la fiction, le coût de la liberté, la facilité avec laquelle une démocratie peut sombrer dans une dictature, l'influence du groupe sur l'individu et le dernier, mais pas des moindres, la nature humaine. American Pandemonium vaut la peine d'être découvert car Benjamin Hoffmann lie habilement cette profonde réflexion avec une histoire aussi passionnante que violente et je regrettais de devoir mettre ma lecture en pause pour dormir, j'aurais bien volontiers dévoré tout ça d'une seule traite…

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique du 20 janvier 2016.
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