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J'avoue, avant de commencer ce livre, j'avais un peu peur de saturer du genre post apocalyptique, j'en ai lu trop ces dernières années, mais j'y suis allé pour un challenge de lecteurs. Bien m'en a pris.

Dès le début, on sent quelque chose de différent, de nouveau par rapport à tout ce qui a été écrit dans cette catégorie.

Tout d'abord, l'auteur relie directement l'apocalypse aux évènement politiques récents, les 11 septembre 2001, la traque de Ben Laden, les tensions avec l'Iran, Israel, la crise des migrants… Et les protagonistes sont des personnages qui semblent bien réels, jamais idéalisés.

Ensuite, le récit est parsemé de réflexions subtiles avec des problématiques qui nous concernent réellement, un réalisme politique assez glaçant, des considération sur les médias, l'information, la culture, la littérature, la réalité, la manipulation…

Le tout est servi par une écriture riche, parfois poétique, parfois triviale, l'équilibre est juste, bien rythmé et mis en place avec dextérité, les mots sont choisis avec précision, et quelques envolées lyriques viennent nous faire perdre pied, toujours quand il faut.

Il y a aussi une suite de portraits formidables qui viennent ponctuer le récit, j'ai adoré les “écrivains de l'apocalypse”, qui n'interviennent pas dans l'action, des petits moments futiles qui apportent du sel au roman. Il y a peut-être le passage avec un des rares personnages féminins de l'histoire, Ophélia, qui est un peu trop caricatural, mais cela ne nuit pas à l'ensemble.

On est loin de la littérature codifiée associé à ce genre (“post apocalyptique” destiné à un public “jeune adulte”), même si j'apprécie cette catégorie, ce roman-ci va beaucoup plus loin, il propose une mise en abyme absolument jubilatoire, il questionne, surprend, étonne, nous prend au dépourvu. Benjamin Hoffmann joue avec son lecteur. C'est le livre qui relie Mad Max à la grande littérature. Rien à voir avec une grosse production hollywoodienne, la réflexion prend le dessus sur l'action spectaculaire, on est plus proche de “Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes”, de Jack Kerouac, ou encore du Road Movie que de “Divergente” ou “L'épreuve”.

Cela ne veut pas dire que l'action reste en berne, l'histoire est absolument haletante et se dévore goulument, on prend le livre en main, on ne peut plus le lâcher.

Aujourd'hui, je n'hésite pas à en faire mon livre référence dans le genre post apocalyptique, et c'est une de mes plus belle découverte de l'année, alors je tiens à remercier chaleureusement PinkCatReading sans qui je serai sans doute passé à côté.
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La Côte Est des États-Unis a été bombardée. Et le reste du monde? Que se passe-t-il? Les médias s'affolent, se contredisent, on ne sait pas qui, pourquoi, comment. Marc, écrivain au succès mitigé voit dans cette catastrophe l'occasion d'être LA voix, la figure qui sera le témoin de ce tournant de l'histoire. C'est certain, il écrira un livre qui marquera le visage défiguré de ce nouveau monde à réinventer. Il rencontre Colin. Lui aussi à une quête : retrouver son frère.

J'ai choisi ce livre offert à l'occasion d'une Masse critique pour son thème post-apocalyptique sans en savoir vraiment plus. Mais l'histoire ne résume pas à cela. Au travers de ses deux personnages principaux aussi antinomiques que le terme "tumeur bénigne", Benjamin Hoffmann traverse les genres (post-apocalyptique, dystopie, anticipation, roman géopolitique) dans une écriture savante, riche mais fluide. Je me suis retrouvée dans La route de Cormac McCarthy, dans les films Mad Max, dans le jeu Fallout, dans la série TV Jéricho avec le gros plus qu'apporte Benjamin Hoffmann. En effet, le contexte d'attaque terroriste dont on ne connait finalement pas tous les tenants et aboutissants ne sert que de toile de fond pour étudier la nature humaine (classique !) mais aussi, et cela est bien plus rare dans ce genre d'histoire, la place des médias et le rôle de la fiction pendant et après un conflit de grande ampleur.

Un roman dur mais distrayant et très intelligent ! Si le Moyen-Orient venait à s'embraser encore plus brutalement que ce que nous connaissons déjà voilà ce qui pourrait peut être se passer...

Je remercie Babelio et les Editions Gallimard pour cette opération Masse Critique.
Lu dans le cadre du Challenge Multi-Défis Babelio 2016
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« le Pandémonium désigne la capitale imaginaire des Enfers où Satan invoque le conseil des démons. Depuis, ce mot est également utilisé pour désigner un lieu où règnent corruption, chaos et décadence. »
(Wikipédia)

C'est un peu compliqué de débuter cette chronique, j'ai peur de m'emmêler les pinceaux face à la richesse de ce roman. Une richesse en genres, tout d'abord : bien qu'on puisse le considérer principalement comme une dystopie, on échappe pas à une ambiance post-apocalyptique qui m'a rappelé La Route (je n'ai pas été étonnée de le retrouver dans les remerciements) mais aussi, étonnamment, le dernier Mad Max. Une richesse de réflexions également, mais aussi de personnages tous différents et fascinants, à commencer par l'écrivain, Marc. Je vais conclure en évoquant la richesse de styles (non, le pluriel n'est pas involontaire) de l'auteur qui a une plume magnifique.

American Pandemonium m'a happée comme un cauchemar, violent, insensé et pourtant douloureusement réaliste. La majeure partie du roman trace l'errance de Marc dans ce monde perdu : après le bombardement, il devient impossible d'obtenir des informations de la part des autres pays, plus rien ne filtre et personne ne sait ce qu'il reste des États-Unis, si toutes les villes ont subi le même sort que New York ou si des zones civilisées subsistent. L'auteur voit ici une occasion en or de conter son expérience, allant jusqu'à se confronter à des conflits qu'il avait déjà pressenti juste pour les voir en niant tout instinct de survie.

L'effondrement de la société mène à un renversement des forces et à un déferlement de violence. Si des idéalistes croient encore à une possibilité de recréer une civilisation de partage et de respect au début du roman, leurs espoirs sont vite détruits par la peur et l'instinct de mort de leurs congénères. Chacun sa vie, chacun ses problèmes. Les êtres les plus vils sont aux premiers rangs pour façonner de petits groupes armés que Marc rejoint sans trop d'hésitation. Par la suite, il sera embauché avec Colin pour concevoir la machine de guerre la plus impressionnante qui soit : le Béhémoth. Je vais éviter de trop en révéler sur ce passage du roman qui est l'un des plus marquants, enrichi par un délire utopiste de Marc qui me restera longtemps en mémoire.

Le roman amène à des sujets de réflexion essentiels dans la société d'aujourd'hui : le pouvoir des médias et de la fiction, le coût de la liberté, la facilité avec laquelle une démocratie peut sombrer dans une dictature, l'influence du groupe sur l'individu et le dernier, mais pas des moindres, la nature humaine. American Pandemonium vaut la peine d'être découvert car Benjamin Hoffmann lie habilement cette profonde réflexion avec une histoire aussi passionnante que violente et je regrettais de devoir mettre ma lecture en pause pour dormir, j'aurais bien volontiers dévoré tout ça d'une seule traite…

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique du 20 janvier 2016.
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Dans un contexte géopolitique qui rappelle vaguement quelque chose, des bombardements frappent New-York, réduisant la Grosse Pomme en compote. Comment s'organise alors la vie après le chao ? Pillage, désordre et violence. Marc vit cela comme une aubaine : il tient enfin un sujet pour son nouveau bouquin. Davantage pour alimenter son récit que pour fuir la barbarie ambiante, il décide de quitter Manhattan et d'aller voir par lui-même, puisque plus aucun moyen de communication n'est fiable et que règne la désinformation, comment cela se passe dans le reste des Etats-Unis.
"Une histoire ambiguë narrée à plusieurs voix peuplée de salauds et de monstres mégalomanes", voici comment le narrateur décrit son American Pandemonium et je n'aurais pas dit mieux. J'ai été enthousiasmée par le début du roman, le style d'écriture et la lecture fluide. J'ai déchanté lorsque la cruauté et la destruction massive sont devenues omniprésentes mais uniquement par goût personnel. J'ai retrouvé du plaisir à la fin et le doute qui plane entre la réalité et la fiction n'est pas pour me déplaire.
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Résumé :
Le monde connaît des troubles politiques grandissants. Des conflits éclatent au Moyen-Orient. L'Europe croule sous les migrants. La situation s'envenime et l'extrémisme monte en flèche. Jusqu'au jour où New-York est bombardée.
Notre protagoniste, Marc, écrivain, se fait témoin direct de la vie après cette catastrophe où les moyens de communication ont pratiquement disparus, où la désinformation empêche de savoir quelle est l'ampleur de la guerre qui s'étend au delà des ruines. Alors, Marc entreprend de raconter L Histoire au travers des personnes qu'il rencontre et se raconte lui aussi, dans un voyage au coeur de l'Amérique.

Avis :
Si j'ai en effet senti quelques longueurs de temps en temps et parfois trouvé quelques phrases longuettes, ce sont bien les seuls reproches que j'ai à faire à American Pandemonium, car ce livre est sensationnel.
D'abord il nous fait parcourir de long en large une Amérique détruite, à la manière d'un récit de voyage.
Ensuite, la polyphonie des voix, rendues par Marc de diverses façons, nous permet d'avoir plusieurs points de vues différents sur la catastrophe et donc plusieurs niveaux de sensibilité. Chaque compagnon de Marc a droit à une biographie plus ou moins courte, qui permet de comprendre de quelle manière il en est arrivé là, à errer après cette catastrophe et quelles sont ses motivations. Cela nous met en immersion dans le récit. de plus, le point de vue du narrateur est parfois différent, tantôt Marc s'exprime à la première personne, tantôt il prend la voix d'un autre personnage qui va s'exprimer lui aussi à la première personne et d'autres fois le récit est raconté à la troisième personne.
J'ai aimé cette mise en abyme de l'écriture. Cela a apporté beaucoup de particularités à ce livre. La temporalité est éclatée et les récits enchâssés (pas de manière complexe au point que l'on s'y perde), ce qui produit une attente et une "ritournelle" car chaque rencontre apporte son propre récit de vie, tandis que l'intrigue continue.

Ce livre, qu il faut l'avouer surf sur le genre de la dystopie, donne aussi un aperçu sociétal : comment les hommes survivent à une catastrophe, quelles sont les réactions individuelles et collectives, à partir de quand les hommes vont-ils perdre espoir de recevoir du secours, vers quel leader vont se tourner les survivants, quelles vont être les nouvelles règles dans ce monde où il n'y a plus de justice ?

American Pandemonium aborde une diversité de sujets qui lui permet d'atteindre une complétude : l'écriture, la société, la folie, la (dé-)communication, la survie, les rapports entre les hommes, la justice,... Ce livre permet de réfléchir sur notre société et à mes yeux il est en plein dans l'actualité.
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Viens de finir ce livre au scénario légèrement cauchemardesque digne d'une mega production américaine... Je n'ai hélas pas spécialement été séduire par ce roman!
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