Citations sur Les feuilles d'ombre (20)
C'est drôle comme l'histoire se répète.
Les hommes n'apprennent jamais rien.
Nous vivons du salaire de notre inhumanité envers les autres.
Nous construisons des gratte-ciel, nous obstruons la terre
avec des machines,
mais les leçons les plus simples nous échappent:
à savoir
qu'il n'y a pas de Dieu digne de ce nom,
pas d'idéalisme qui justifie de vivre
si ce n'est le simple précepte de la bonté.
"Partout bouquet de roses,
De roses, de lis précoces, pour te couvrir ô Mort,
Et surtout de lilas, ici la première fleur,
Que je casse à foison aux branches de l'arbre,
Bras chargés me voici, versant les fleurs sur toi,
Sut toi et ta foule de cercueils, Mort ".
Walt Whitman.
Il y a quelque chose en toi,
une turbulence, une nuée:
forage jamais éclaté ou
peut-être seulement une
douce pluie jamais tombée.
Mais il avait vu des ponts s’effondrer, des ignorants confisquer et étouffer une nation en abusant des privilèges, de l’éducation et des codes moraux. Il avait vu un pays plus mal loti qu’auparavant s’enliser dans l’ornière, et surtout dans un mutisme sur les pauvres et chez les pauvres.
Je savais que la violence n'était pas le moyen de parvenir à la paix. Elle blessait ceux qui la commettaient, blessait ceux qui n'avaient aucun rapport avec elle, les Irlandais ordinaires d'Angleterre, ceux qui menaient des vies banales. Elle n'expliquait rien.
La brume se leva. Même en Ulster, les collines étaient d’Émeraude.
Je crois que cette sortie de Laura est indissociable pour moi des premiers coups de feu dans le Nord. La première rafale de mort. D’abord inavoué comme tel, ou célébré comme une phase du développement des libertés civiques, un monstre hideux ne tarda pas à dresser la tête.
Le Liam de 1953 était un jeune homme flanqué d'un long manteau comme une chemise de nuit, avec une épaulette décousue, une mèche blonde tombante, des yeux d'agent secret, des lèvres expertes dans l'art de la cigarette, de dissiper dans l'air des nuages de fumée.
Je l'accompagnais dans sa quête, une quête qui répudiait le campus et arpentait les rues.
Sarah alla en émissaire à l'association des travailleurs catholiques, à des réunions syndicales. Elle voulait tout savoir, déchiffrer les hiéroglyphes de cette énigme : la pauvreté.
Son père travaillait plus dur, se lavait les mains dans le sang des ouvrières de Dublin, dans leurs blessures, les accouchait, soignait leurs problèmes gynécologiques, et rentrait, quoique rarement, auprès d'une épouse dont les cheveux avaient la couleur des corneilles du Connemara, et d'une fille qui excellait à préparer de somptueux repas, veillant la cuisson d'un poulet jusqu'à ce qu'il émerge dans un scintillement d'or, pour être mangé au son de Bach et du pétillement du champagne.
A l'époque, les timbres-poste irlandais étaient horribles, de très mauvais goût, le climat généralement écoeurant, la production artistique sans imagination, les artistes consacrés arthritiques, les bons livres interdits, les Fitzgerald, les Hemingway. Il n'y avait rien, vraiment rien, pour racheter cette île débile et pourtant nous, Liam Kenneally, Sarah Thompson, et moi Sean McMahon, nous dansions une jolie danse, nous portions noeuds papillons et lavallières pour promouvoir un vice.