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Critique de Sachenka


Wolfgang Hohlbein a revisité le mythe du vampire dans ce roman de fantasy qu'est « Au bout du gouffre ». Exit les crocs, la peur de la lumière du jour et des symboles chrétiens. Original ! D'ailleurs, le protagoniste ne sait même pas qu'il est un vampire… du moins au début de l'histoire. En effet, Andrej Delany (personnellement, je trouve que ce nom manque de « punch »), après avoir perdu des êtres chers, retourne dans son village natal de la vallée de Borsa pour le trouver incendié et ses habitants, massacrés. Seul le jeune Frédéric Delany, un distant parent, est encore en vie et les deux partent à la poursuite des assaillants. Ceux-ci ont à leur tête le père Domenicus, un envoyé du Vatican qui a pour mission d'enrayer une hérésie. On soupçonne les gens de pratiquer la magie noire et une inquisition s'impose. Cette quête des Delany est ambitieuse : comment un homme et un garçon espèrent-ils venir à bout d'une troupe nombreuse, aguerrie et bien équipée ?

Malheureusement, l'univers présenté dans ce roman est loin d'être magique : l'auteur nous fait visiter son Europe de l'Est. Les personnages voyagent de la Transylvanie à la mer Noire, où se trouve la grande ville de Constanta, bientôt assiégée par les Turcs. Ce mélange d'histoire et de fantastique est plus ou moins bien réussi et c'est en particulier à cause des pauvres descriptions des lieux. En fait, cette histoire aurait pu autant se passer en Espagne, en Hollande ou en Russie. Même les choix des noms portent à confusion : Mikhaïl Nadasny, Sergué, Krusha, Vranjevc, Ansbert, Malthus, etc. Comment des gens d'une même communauté peuvent-il porter sans distinction des noms hongrois, allemands et slaves ? Mais bon, peut-être que quelqu'un avec un faible bagage linguisitique peut avaler cela ?

« Au bord du gouffre » contient un peu de tout ce qu'on ouvrage du genre peut offrir : quête, amour, aventure, action. En fait, on y retrouve surtout de l'action. Tellement qu'elle prend toute la place. D'ailleurs, ça en devient agaçant. Andrej est de tous les combats mais on sait qu'il les gagnera tous. Difficile à avaler quand il affirme n'avoir jamais tué qui que ce soit et, surtout, qu'il vivait en solitaire dans les bois jusqu'à l'ouverture du roman. L'auteur essait de rendre cela crédible en faisant de son protagoniste un vampire, comme si cela expliquait tout. Il est entendu qu'il suffit d'être une créature fantastique pour devenir un champion bretteur ! En tous cas, moi, ces héros à qui tout sourit, ça m'agace. C'est bon pour les histoires pour enfants, les contes merveilleux. Mais bon, malgré ces quelques irritants, ce roman reste de la littérature de meilleure qualité que Twilight et autres bouquins indigestes du même style.
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