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Critique de mumuboc


Entre Eric Holder et moi il y a un souvenir, un lien. Je l'ai découvert à l'occasion du Prix France Télévision 2018 pour lequel j'étais jurée avec La belle n'a pas sommeil qui m'avait complètement subjuguée par l'univers qu'il créait autour de ses personnages, de ce qu'il mettait de lui, de son univers, de son amour des livres et dès que j'en ai l'occasion je lis ses ouvrages comme La correspondante, Les chemins délicats. A chaque fois il m'emmène sur ses chemins, avec ses mots, dans son pays, le Médoc, où ailleurs mais à chaque fois c'est un voyage plein de douceur, une autre manière de raconter la vie.

Ici il s'agit d'une histoire de rencontre entre Sandrine et Arnaud. Elle est mariée, a deux enfants et vit à Soulac, petite ville du bord de l'Atlantique.  La venue de "l'Etranger", Arnaud, dans la ville, va bouleverser sa vie bien réglée entre son travail dans un hôtel et des visites organisées pour les touristes pendant la saison. Ici tout le monde se connaît, s'épie car en dehors des mois d'été, ce n'est finalement qu'un petit village tranquille, où tout événement, passage fait l'objet de discussions et de commentaires.

Au premier regard ils sont attirés l'un vers l'autre, il va symboliser pour Sandrine, l'ouverture vers un autre monde, celui des tournages de films dont il est venu faire un repérage dans la région. Elle qui pensait sa vie toute tracée, s'effaçant dans son rôle de mère et d'épouse, va trouver le lieu qu'il recherche et ainsi se sentir exister, valoriser.

La baïne, ce courant maritime souterrain qui peut vous entraîner loin des côtes et vous noyer si vous tentez de lutter contre elle et c'est un peu ce qui va emporter Sandrine dans ce nouvel univers où elle va prendre confiance en elle, va se découvrir un visage, des réactions qu'elle n'imaginait pas posséder et vouloir changer sa vie. Elle va tour à tour résister ou se laisser porter, consciente du danger qui la guette.

Le premier personnage de ce roman est le Médoc et on ressent tout l'attachement de l'auteur à ce pays, à ce terroir, à ses paysages contrastés entre végétal et maritime. Il les décrit, les place et en fait souvent l'entrée en matière des situations et faisant de lui un décor actif et symbolique du roman.  A la manière des voisins épiant Sandrine, j'ai écouté le bruit de mer, le vent dans les terres et les pins, lu la manière d'Eric Holder de nous raconter une histoire d'amour entre deux êtres que rien n'appelaient à se rencontrer et qui vont vivre sur quelques mois une relation intense mais dangereuse quand elle se déroule sous les yeux d'une petite communauté, quand on vient de deux milieux différents et que l'on a pas les mêmes attaches.

"C'était l'heure où l'on déléguait au phare de Cordouan, avant-poste du désert salé, les frayeurs nocturnes, lui accordant une vertu de paratonnerre. La tempête, les coups de chien l'atteindraient en premier. (p109)"

Certes ce n'est pas un Grand roman, mais j'ai passé un agréable moment de lecture, bercée par l'écriture de cet auteur disparut en 2019, qui m'emporte à chaque fois dans un voyage, même si l'histoire en elle-même ressemble à tant d'autres, même si la fin est assez prévisible et au moment de refermer le livre j'ai toujours la même pensée : c'était bien.

J'ai aimé et j'aime Eric Holder définitivement parce qu'il possède un "je ne sais quoi" qui m'embarque à chaque fois.
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