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Critique de Nastasia-B


CLING ! BONG ! TOC ! PAF ! PFFIJJJ ! ZZUIPP ! CLONG ! CHPLOC !
Oui, dans ces chants VII à XII vous êtes en plein coeur de la mêlée. Ça ne rigole pas et les armes blanches prennent des teintes rouges. le bronze des casques s'agite et le cuir des boucliers se déchire. En termes clairs, c'est la grosse, méchante, furieuse baston entre Achéens et Troyens.

Après un premier tome où l'on a vu les Troyens accuser le coup, ce tome 2 s'ouvre sur une volonté d'Hector (le chef de guerre des Troyens) de mettre fin au carnage et de sauver sa cité. Il propose donc un combat singulier où l'un des Grecs viendrait combattre contre lui. L'issue du combat entre les deux hommes déterminerait l'issue du conflit qui s'éternise depuis déjà neuf années.

Mais quel champion Agamemnon, chef de guerre des Grecs, va-t-il désigner puisque cette forte tête d'Achille refuse toujours de lui pardonner son outrage et de venir reprendre le combat ? Ils ne sont pas nombreux ceux qui sont de taille à se mesurer à Hector dans un duel à mort.

Diomède ? Ulysse peut-être ? ou Ajax (le fils de Télamon, précision importante car ils sont deux Ajax, l'autre, le fils d'Oïlée, lui aussi jouera un rôle important plus tard) ? quelqu'un d'autre encore ? On tire à la courte paille et c'est Ajax qui sort. Pas mécontents les autres, car c'est un drôle de client Hector. Mais Ajax lui est un taureau que rien n'effraie, un genre de Russell Crowe antique, avec la bave à la gueule.

Il est même carrément en train de lui mettre la pâtée à Hector quand celui-ci est sauvé par la tombée de la nuit et le combat interrompu. Les Troyens, au plus bas, réclament une pause. Les Grecs n'autorisent que la crémation des morts.

C'est alors que Zeus en personne prend un peu les choses en main et apporte son appui officiel à Hector et aux Troyens qui ne tardent donc pas à faire reculer les Achéens (ça veut dire Grecs en langage homérique). Ces derniers se lamentent en pensant que tout serait décidément plus simple si cette tête de mule d'Achille arrêtait de bouder dans son coin et revenait prendre part aux combats.

Ils envoient donc une nouvelle délégation pour essayer de convaincre Achille et là, y a pas à dire, Agamemnon met le paquet : excuses, octroi de la femme qui était l'objet de sa discorde plus quelques autres au cas où, des richesses et des honneurs à gogo, des intérêts et des stock-options sur les butins à venir, sans oublier que comme messagers, il ne délègue pas des bras cassés, rien moins qu'Ulysse et Ajax. Mais rien n'y fait. Quand Achille est furax, il est furax. Il n'est pas du genre à passer l'éponge facilement et, pour tout dire, il ne porte pas particulièrement Agamemnon dans son coeur et c'est peut-être pour ça qu'il refuse de reprendre du service et que ce soit l'autre coco qui en retire tous les honneurs en tant que chef des armées grecques coalisées.

Le vieux Nestor, lui, sent bien qu'il y a péril en la demeure alors, de nuit, il exhorte Diomède et Ulysse, un costaud et un malin, d'aller faire un petit tour sur les lignes ennemies, histoire de glaner quelques informations et, si l'occasion s'en trouve, d'aller trucider un Troyen ou deux dans des conditions par super réglo, mais bon…, c'est le résultat qui compte.

Au petit matin, les deux éclaireurs ont fait un sort à Rhésos et lui ont piqué son bel attelage tout en ayant obtenu les informations qu'ils désiraient. Mais ça, voyez-vous, Zeus n'aime pas tellement. Alors il envoie un présage pour la bataille du jour : dès qu'Agamemnon recevra une blessure, ce sera le signe que les Troyens prendront l'avantage.

Et effectivement, dès que le patron des Grecs se fait écorcher, ceux-ci sont obligés de reculer. C'est même franchement la déroute, ils courent tous en ordre dispersé se mettre à l'abri derrière le mur de protection qu'ils ont construit pour protéger leurs embarcations. Achille semble encore et toujours le seul espoir, mais bon, vous savez ce qu'il en est... Néanmoins, Nestor cherche encore et toujours à le convaincre, en le prenant par les sentiments cette fois-ci, via son grand copain Patrocle.

Mais là, ça ne rigole plus, les amis, c'est la bataille furieuse autour du mur des Argiens (c'est encore une autre façon de dire les Grecs en langage homérique). Les Troyens savent que les bateaux sont à deux pas derrière ce mur. Il suffirait d'un petit incendie bien senti, un joli feu de joie avec les barques, pour leur couper toute retraite.

C'est la guerre totale, les combats sont rudes, tous les coups sont permis. Ce n'est pas toujours extrêmement élégant mais si on peut écrabouiller du monde à coups de gros cailloux, on ne va pas s'en priver. Et une fois encore, Zeus favorise Hector qui, malgré la résistance héroïque des Grecs, en particulier les deux Ajax, parvient malgré tout à forcer le mur et à s'introduire dans le bastion des Danaens (c'est encore une dernière façon de parler des Grecs en langage homérique).

Que va-t-il advenir maintenant ? C'est ce que vous saurez dans le prochain tome des aventures d'Hector le Troyen. Un poème épique pas nécessairement captivant, quoique personnellement j'aime plutôt bien, mais absolument indispensable pour comprendre la culture grecque, et de là, une partie de la nôtre. En outre, bien entendu, ceci n'est qu'un tout petit avant goût, une maigre sauce, une persillade, disons même une perce-iliade, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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