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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Avengers Undercover Volume 1: Descent (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant car ces 2 tomes forment une saison complète. Il comprend les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014, écrits par Dennis Hopeless. L'épisode 7 a été dessiné par Kev Walker, encré par Jason Gorder. Les épisodes 6 & 9 ont été dessinés par Timothy Green II, avec un encrage de Jason Gorder pour le 6, et de Green II pour le 9. Les épisodes 8 & 10 ont été dessinés et encrés par Tigh Walker. La mise en couleurs a été réalisée par Jean-François Beaulieu. Les couvertures ont été réalisées par Francesco Mattina.

Rebecca Ryker est en train de s'éclater en tant que passagère dans une course de buggy conduit par Ricky Calusky (Excavator). Elle a comme tâche de tirer sur les autres participants qui s'approchent de trop près. Ils passent la ligne d'arrivée, les premiers. Alors qu'elle descend du buggy et qu'elle prend rendez-vous avec Ricky pour la prochaine course, elle est abordée par Chase Stein qui souhaite partager un secret avec elle. Avant qu'il ne puisse le faire, la sirène retentit indiquant qu'il y a une mission à accomplir. Death Locket, Chase Stein et Excavator se retrouvent à bord d'un vaisseau aérien avec d'autres supercriminels pour aller attaquer une base de l'organisation scientifique criminelle AIM, sur leur île. Au départ, au milieu du champ de bataille, Death Locket hésite à frapper les soldats de l'AIM, alors qu'Excavator met du coeur à l'ouvrage en frappant avec sa pelle.

Tout d'un coup, Excavator signale à Deaht Locket qu'un agent de l'AIM se tient derrière elle prêt à la frapper. Elle se tourne et tire dessus à bout portant. Ainsi entrée dans le combat, elle se lance dans la bataille sans plus d'hésitation. de son côté, Chase Sein observait Death Locket, mais il se retrouve lui aussi attaqué par un soldat AIM et doit se défendre. Excavator indique à Death Locket sa prochaine cible : Captain America qui vient d'arriver sur le champ de bataille. Il lui demande de lui tirer dessus. de son côté, Nico Minoru ne participe pas à cette mission, mais elle doit faire face à Alex Wilder qui recommence à flirter avec elle. À bord d'un Helicarrier, Hank Pym continue de d'essayer de convaincre Maria Hill d'attaquer Bagalia pour aller délivrer les adolescents qui y sont prisonniers : Rebecca Ryker, Chase Stein, Nico Minoru, Cammi Benally, Jenny Takeda, Aiden.

Ainsi donc cette deuxième saison mettant en scène de jeunes Avengers aura été plus courte presque de moitié que la première. Dennis Hopeless accélère le rythme de son intrigue. le lecteur se doutait bien qu'il restait quelques étapes à franchir pour les adolescents infiltrés, à commencer par devoir effectuer des missions pour les Masters of Evil, et mettre en oeuvre leur plan pour se tirer d'affaire. Il découvre donc Death Locket confrontée à une situation de combat, qui doit se défendre simplement pour ne pas être tuée sur le champ de bataille. Puis elle est poussée à franchir une ligne en prenant Captain America pour cible. S'il prend un peu de recul, le lecteur se rend compte qu'il n'y a finalement qu'elle qui se trouve confrontée à ce moment classique dans les récits d'infiltration d'un groupe de criminels. le scénariste joue également sur la situation classique de savoir si les infiltrés réussiront à mener à bien leur projet, avant d'être découverts. Au vu du nombre d'épisodes dont il dispose, il préfère résoudre rapidement cette tension, car il n'a pas le temps de construire progressivement des situations de plus en plus risquées. le lecteur observe également que Hopeless met à profit les autres éléments qu'il a développés dans la première saison ou dans la première moitié de celle-ci. C'est ainsi par exemple que Hank Pym revient, toujours inquiet du sort de ces adolescents. le scénariste a bien sûr choisi de construire son histoire sur un mode crescendo pour des affrontements de plus en plus grande ampleur.

En regardant la liste des dessinateurs qui se succèdent, le lecteur éprouve un petit regret du fait que Kev Walker ne soit là que le temps d'un seul épisode, parti ensuite sur d'autres projets. En effet, c'est lui qui avait conçu les caractéristiques visuelles de la série. Dans cet épisode 7, le lecteur retrouve le savant dosage de l'artiste qui rend ses planches dynamiques grâce à des petites exagérations pour les visages, comme la dentition du docteur qui s'occupe de Chase Stein, la tension qu'exprime le visage de Nico Minoru, la forme d'entrain calculateur qui se lit sur celui d'Alex Wilder, le pragmatisme affiché sur celui de Maria Hill quand elle prend ses décisions. Comme précédemment, Kev Walker privilégie la lisibilité à la densité d'informations visuelles. le lecteur peut donc regretter l'absence régulière de décors en arrière-plan. D'un autre côté, les compositions de case et de page dégagent une énergie impressionnante, que ce soit Nico Minoru affrontant un géant de lave, la même Nico utilisant ses pouvoirs pour essayer de remettre Chase Stein d'aplomb, ou Cammi Benally espionnant Baron Zemo. Comme dans le premier tome, Jean-François Beaulieu utilise une palette de couleurs riches et soutenues, qui rehaussent l'énergie des dessins de Walker. Jason Gorder respecte plutôt bien les traits tracés par Walker, sauf sur quelques cases, pour les visages.

Pour les épisodes 6 & 9, c'est donc Timothy Green II qui revient pallier l'absence de Kev Walker, comme il l'avait déjà fait pour l'épisode 3. S'il n'y prête pas attention, le lecteur peut ne pas s'apercevoir tout de suite du changement d'artiste. En effet, Green II se calque sur l'apparence des dessins de Walker, avec des cases aérées, des personnages plutôt jeunes, et des postures dynamiques. En outre, Jean-François Beaulieu assure une continuité visuelle par sa mise en couleurs. Il faut un peu de temps pour se rendre compte que le découpage est plus sage, avec moins de variation dans la forme des cases, des expressions de visage plus convenues, et toujours la même propension à laisser les fonds de case vides. Néanmoins, le lecteur peut apprécier l'entrain de Becca Ryker dans l'épisode 6. Il voit sa jeunesse, son plaisir d'avoir trouvé un ami en la personne de Ricky Calusky. L'indécision se lit aussi sur le visage de Becca lorsqu'elle se retrouve sur le champ de bataille pendant l'attaque de la base de l'AIM. le lecteur voit comment 2 systèmes de valeur se retrouvent à se confronter dans son esprit, entre le souhait de ne blesser personne, et la loyauté naissante vis-à-vis d'Excavator. Il voit aussi la balance pencher dans un sens, et le fait que Becca Ryker sait qu'il y a un prix à payer, et qu'elle est prête à le faire. Dans l'épisode 9, Timothy Green II met en scène le grand affrontement avec de nombreux personnages. Ses traits de contour se sont un peu plus éloignés de ceux de Kev Walker que dans l'épisode 6, avec de courts traits secs ou gras qui viennent marquer les surfaces détourées, pour un effet qui complexifie les dessins sans leur apporter quelque chose. Par contre, il semble avoir amélioré l'efficacité de sa mise en scène, à la fois dans le découpage des planches, les angles de vue et la progression de l'action, alors même qu'il doit souvent gérer le positionnement de nombreux personnages.

Les 2 autres épisodes (8 & 10) sont dessinés par un autre artiste Tigh Walker qui a préféré se démarquer de l'apparence des dessins de Kev Walker. Les traits de contour sont moins fluides, avec des petits angles, des variations d'épaisseur. L'encrage est beaucoup plus appuyé, en particulier pour les aplats de noir et les courts traits de texture à l'intérieur des formes. le lecteur le remarque vite, car les dessins donnent l'impression d'être moins lumineux que dans les autres épisodes. C'est tout simplement que Jean-François Beaulieu à moins de place pour réaliser ses camaïeux complexes. La narration visuelle donne l'impression d'être plus dense, ayant perdu la légèreté des autres épisodes, donnant une impression plus dure. le lecteur peut être déconcerté par ce changement de ton narratif, donnant l'impression de revenir vers un récit de superhéros plus ordinaire, les adolescents ayant perdu leur vivacité, leur insouciance.

Devant terminer son récit en 5 épisodes, Dennis Hopeless dispose de moins de temps pour développer ses personnages, de moins de cases pour qu'ils expriment leur personnalité. Il parvient quand même à rendre plausible l'évolution de Becca Ryker (en partie grâce aux dessins de Green II), à faire s'exprimer la colère de Nico Minoru dans l'épisode 7 (grâce aux dessins de Kev Walker et à la mise en couleur généreuse de Beaulieu). Par contre, lorsque Cammi Benally occupe le devant de la scène dans le dernier épisode, le lecteur a du mal à éprouver de l'empathie pour elle, à la fois pour les dessins ne sachant pas faire apparaître ses émotions avec justesse, à la fois pour un discours de circonstance peu naturel. Ce personnage aurait mérité mieux que ça.

Dans la postface, Bill Rosemann (le responsable éditorial de la série) explique que cette dernière saison est dans la continuité des séries Avengers Initiative, Avengers Academy et Avengers Arena. S'il a suivi une partie de ces personnages auparavant, le lecteur apprécie de les retrouver et de les voir se sortir d'une situation délicate. Il peut aussi éprouver une forme de frustration du fait que Dennis Hopeless privilégie les nouveaux personnages introduit dans Arena, que 5 épisodes s'avère trop court pour que tous puissent avoir le temps d'exister, et que Kev Walker soit parti en cours de route.
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