Latitude zéro

Il m'arrive parfois, souvent après un essai un peu dense, ou un roman dramatique à l'atmosphère lourde, d'avoir très envie d'un bouquin léger, petit polar rigolo ou aventure truculente, à la lecture facile. J'ai donc pioché « Latitude zéro » dans ma pile à lire, comme on pioche une crotte en chocolat praliné un dimanche soir pluvieux. Nourriture « doudou » pour réconfort immédiat. Et me voilà partie par monts et par vaux, campant dans la forêt, traversant des rivières infestées de crocodiles, allumant des feux de camp dans des jungles desertes, naviguant sur des océans déchaînés, le corps suant, l'esprit dans les étoiles… Alors non, ce n'est pas de la haute littérature, mais ce livre fait bien son boulot : rendre compte « comme ci on y était » de l'extraordinaire aventure entreprise par Mike Horn, l'aventurier au sympathique accent suisse, chouchou des médias, et nous dépayser avec lui, le temps d'une lecture.
Il faut dire que Mike ne ménage pas ses efforts pour nous donner du grand spectacle avec ce défit : parcourir les 40000 km de circonférence de notre globe terrestre, en suivant la ligne d'équateur donc, sans trop se soucier de ce qu'il allait trouver sur place, en l'occurrence : jungle impénétrable, pays en guerre, sommets culminants à 6000 mètres et autres vénéneuses réjouissances.
C'est sportif, dangereux, palpitant... En faisant abstraction de l'autosatisfaction et des opinions politiques parfois douteuses (pourquoi les exposer ici ?) ainsi que des nombreux remerciements sponsor et problèmes logistiques (un peu pénible à la longue) il y a là de quoi passer une bonne soirée, les pieds au sec, depuis son canapé.