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Critique de 5Arabella


Ce texte, daté de 1928, résulte de la réécriture d'une pièce créée en novembre 1927, Révolte à la cote 3018. Il est inspiré de faits réels : un accident survenu en 1925 lors de la construction d'un téléphérique censé être à la pointe du progrès. La pièce sera la cible de violentes attaques, aussi bien nationalistes, que communistes. von Horváth s'attaque à un sujet d'actualité, il est à la recherche « d'une forme nouvelle pour le théâtre populaire ».

Nous sommes sur la chantier de la construction du funiculaire. Un homme, Schulz, se présente à la recherche d'un travail. Une altercation survient entre lui et Moser, un ouvrier, Shulz est rossé. Les ouvriers attendent la venue de l'ingénieur et de l'administrateur, qui veulent constater l'avancement des travaux. Oberle, un ouvrier expérimenté, prévoit un très prochain changement de temps, qui risque d'interrompre le chantier et les priver d'emploi. Schulz est engagé. L'administrateur presse pour terminer le chantier, l'ingénieur envisage la survenu d'intempéries qui risquent d'allonger les délais jusqu'à l'année prochaine. L'administrateur le menace de le licencier si cela devait se produire. L'ingénieur suit les ouvriers dans la montagne pour presser l'exécution des travaux. Schulz a fait une mauvaise chute, et meurt, l'ingénieur refuse que le corps soit descendu, faisant passer l'avancée des travaux avant tout. Mais la tempête arrive. Les ouvriers demandent à l'ingénieur s'ils seront licenciés, ce qu'il leur annonce brutalement. Une violente querelle s'en suit, l'ingénieur à moitié fou finit par tirer sur les ouvriers, mais chute lui aussi dans le vide.

Pièce d'une grande intensité et violence, avec la mise à nu des rapports sociaux, et aussi des contradictions et aspirations des individus. Les ouvriers luttent pour la survie, mais chacun a une position qui lui est propre, ses priorités, sa personnalité ; leurs revendications peuvent donc être contradictoires. L'ingénieur est obsédé par la réalisation de son oeuvre, presque à n'importe quel prix. L'administrateur a pour seul objectif l'aspect financier de l'affaire, le reste n'a aucune importance et c'est lui qui a tout pouvoir. La catastrophe prévisible et inévitable arrive en conclusion, comme une évidence. Au-delà d'un fait divers, von Horváth met à nu des mécanismes généraux, presque abstraits, qui peuvent se reproduire d'une manière quasi mécanique dans de nombreuses situations. Implacable.
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