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Critique de thedoc


C'est mon premier Houellebecq… Mis à part le personnage médiatique souvent décrié et des photographies peu avantageuses, je ne connais rien de Michel.

C'est l'histoire de Jed Martin, un trentenaire solitaire et un peu asocial qui vit à Paris. Artiste-peintre et photographe, sa vie est assez monotone, ponctuée par ses dîners de Noël avec son père, ancien architecte, et les claquements de son chauffe-eau qui semblent ponctuer ses différents cycles artistiques, cycles qui se confondent d'ailleurs avec sa vie tout court. Photographe d'objets « manufacturés », photographe de cartes Michelin qui lui ouvrent les portes du succès, peintre de métiers destinés à disparaître, portraitiste… La palette artistique de Jed Martin est vaste et originale, entraînant le lecteur dans le monde complexe de l'art, où la recherche pure d'inspiration créatrice côtoie les réflexions mercantiles plus terre-à-terre des marchands d'art.

Mais « La carte et le territoire » est bien plus qu'un livre sur l ‘art. C'est un roman complet où, avec la complicité d'un Michel Houellebecq qui s'offre un autoportrait ironique, on aborde des thèmes universels comme l'amour, le temps qui passe, la relation au père, le sens de la vie – et de la mort, la fin d'un monde où tout est amené à disparaître et à se renouveler...
D'un bout à l'autre, que ce soit à travers les réflexions métaphysiques de Jed, de Houellebecq ou encore du commissaire Jasselin, ce roman baigne dans une mélancolie enrayée parfois de scènes cocasses où des célébrités bien réelles interviennent de manière très drôle. Mais cette mélancolie est parfois si prégnante qu'elle a souvent rendu ma lecture tristounette, voire ennuyeuse, à l'image de la vie de Jed Matin qui semble attendre. Attendre quoi d'ailleurs ? Un sursaut, quelque chose qui fasse rebondir sa vie et moi ma lecture. le sursaut arrivera par surprise, heureusement pour moi, inattendu et inespéré. Quant à Jed, il prendra juste « congé d'une existence à laquelle il n'avait jamais tellement adhéré.

Il existe des livres, comme celui-là, qui nous font passer par tous les états : le charme, l'agacement, l ‘émotion, l'ennui, la surprise,… Des moments où l'on a envie de fermer le livre et d'autres où on est ravi de le rouvrir. Et puis viennent les pages ultimes où l'on doit le refermer et l'instant où on a vraiment l'impression d'avoir partagé un bout d'existence avec le personnage et d'avoir assisté aux bouleversements d'une société qui n'en finit plus de nous surprendre.
C'est à ce moment précis que j'ai réalisé que j'étais en présence non pas d'un simple roman mais véritablement d'une oeuvre littéraire.

Mille mercis à Kirzy qui m'a d'abord séduite avec sa critique de « Sorotine » et qui m'a ensuite si judicieusement conseillé ce livre pour démarrer avec un Houellebecq qui nous offre une lecture haute-gamme et très agréable.
Et mille excuses à Michel pour ne pas l'avoir lu plus tôt...

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