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Critique de Foxfire


Si avec « le temps du twist » Houssin démontrait qu'il était capable d'une certaine ambition dans le foutraque, étalant son délire spatio-temporel complètement dingo sur près de 300 pages, il est avant tout un spécialiste de la série B concise et efficace, ce style de petits romans divertissants qui s'intègrent parfaitement à des collections cultes : « Blue » (Fleuve Noir Anticipation), 180 pages de post-apo rappelant les fleurons du bis rital, « l'autoroute du massacre » (collection Gore), 160 pages d'efficacité horrifique. « le pronostiqueur » aurait pu être publié dans une autre collection culte, celle de la Série Noire. Pourtant c'est bien chez Fleuve Noir Anticipation qu'il se trouve. En tout cas, quoi qu'il en soit, c'est un roman très sympathique qui fait passer un agréable moment de détente.

Luc Gérin est pronostiqueur pour le canard de turf « Galop d'or ». Mais, depuis quelques années Luc est à la ramasse, souvent imbibé et incapable de pondre un pronostic valable. La seule chose qui lui permet de garder son boulot, c'est d'être à la colle avec la fille du directeur du journal. Quand la fille en question le quitte, ça commence à sentir le roussi pour Luc et le patron lui lance un ultimatum, il faut qu'il donne un pronostic valable pour espérer sauver sa place. Justement, il reçoit une étrange lettre anonyme lui donnant la liste des vainqueurs de la prochaine grande course. Bizarrement, ce sont des tocards qui sont annoncés gagnants. de quoi se poser des questions et flairer une affaire louche.
Voilà le point de départ du « pronostiqueur ». Vous comprenez maintenant pourquoi je dis que ce roman aurait pu être publié à la Série Noire… Et d'autant plus que le côté science-fiction, car oui il y en a bien un, n'arrive que très tard dans le roman. Cela a sans doute déçu pas mal de lecteurs. Pas moi. D'abord parce que, même s'il n'apparait que dans le dernier tiers du roman, l'aspect science-fiction est réussi et bien amené. Ensuite parce que j'aime bien le polar, et particulièrement ce genre-là, qui rappelle la Série Noire. Houssin adopte un style argotique à l'avenant, maniant la métaphore rigolarde avec réussite. L'auteur connait sans doute pas mal le milieu hippique, en tout cas c'est bien documenté, l'immersion dans cet univers particulier est bien rendue.

Houssin est décidément un seigneur du roman de gare. « le pronostiqueur » se lit le sourire aux lèvres, l'idéal étant d'avoir un petit ballon de rouge à portée de main pour accompagner de façon raisinée cette lecture sympathique.

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