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Critique de fabienne2909


Lecture très agréable avec ce tome 2 de la saga des Cazalet, dans lequel on retrouve les personnages presque là où on les avait quittés : la seconde guerre mondiale a éclaté, les hommes de la famille sont mobilisés, tandis que la majeure partie du reste de la famille se retrouve confinée à Home Place.

Lire ce deuxième tome de la série m'a donné l'impression de retrouver de vieilles connaissances : on rentre dans l'histoire facilement (enfin, une fois que l'on a réintégré l'arbre généalogique présenté en début de roman – et qu'on s'est fait divulgâcher quelques informations… je râle, même si je reconnais l'utilité de ce tableau, même avec seulement un mois et demi entre la lecture des deux tomes) et on rattrape les événements qu'on a manqués depuis la dernière fois que l'on s'est vus.

Le roman, après avoir exploré dans le premier tome les relations maritales et les contraintes plus ou moins bien vécues qui en découlent (les grossesses, l'abandon de toute carrière pour se concentrer sur le noyau familial…), se concentre principalement sur les préoccupations des enfant les plus âgés de la famille, Polly, Clary et Louise, qui abordent franchement l'adolescence (les deux premières), ou sont en train de la quitter (la troisième) : comment se comporter et faire accepter aux parents qu'on n'est plus un enfant ? Que faire de sa vie, si la vocation n'apparaît pas spontanément, et encore plus en ces temps incertains de la guerre ? Clary en effet reste plus ou moins concentrée sur sa vocation d'écrivain, tandis que Louise s'efforce, sans grand soutien de sa famille, de devenir comédienne tout en découvrant les premiers émois de la vie amoureuse avec plus ou moins de candeur, et que Polly ne sait pas vers quoi s'orienter, se pensant dépourvue de tout talent, ce qui la jette dans une angoisse profonde. Sans compter l'ennui de la vie à la compagne pendant la guerre, transfigurant le paradis qu'était Home Place lors des visites estivales ponctuelles en un lieu terriblement banal et sans réels loisirs.
Cette période délicate de la vie, par laquelle on passe tous avec plus ou moins de fracas, est ainsi parfaitement retranscrite par Elizabeth Jane Howard, qui fait preuve une nouvelle fois de sa finesse psychologique indéniable. Et qui constitue le principal atout de ce roman, qui ne déborde pas de rebondissements phénoménaux, comme dans le premier tome, les seuls présents étant assez étirés (je pense à l'expérience théâtrale de Louise, qui m'a parue un peu longue, l'autrice s'étant peut-être étendue sur des souvenirs plus personnels). Certains pourraient en effet estimer qu'il ne se passe pas grand-chose dans les Cazalet, ce qui n'est pas complètement faux (je n'évoque pas dans ma critique d'autres événements pour ne pas trop en divulguer), mais la manière qu'a l'autrice de savoir se plonger, et retranscrire au lecteur, les méandres des réflexions de ses personnages, sans complaisance envers ses personnages dont elle fait ressortir les grandeurs comme les faiblesses, rend ce nouveau tome passionnant.

Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si ce second tome, après le premier qui constituait une présentation de l'histoire et de ses personnages, ne posait pas quelques éléments de plus sur cet édifice romanesque, avant de « précipiter » (toutes proportions gardées au vu de ces deux tomes) l'intrigue et les tourments de ses personnages (Villy continuera-t-elle à se voiler la face ? Edward osera-t-il divorcer ? Zoë continuera-t-elle à se révéler, comme elle l'a commencé dans ce tome ?). Réponse dans le prochain tome, dont le sous-titre, « Confusion », est peut-être évocateur !
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