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Critique de tessy2


tessy2
06 septembre 2023
Si l'Iran m'était conté, il le serait sous les traits d'Aria, bébé abandonné, des quartiers pauvres aux richesses de Téhéran, une ode à la culture persane, à l'Iran et à son peuple.

Behrouz, chauffeur dans l'armée, trouve en rentrant chez lui, un bébé abandonné dans une ruelle de Téhéran... Ainsi débute l'histoire d'Aria, ainsi débute ce roman.
Ce roman est une grande fresque qui s'étend sur 30 ans, où nous suivons Aria, petite fille recueillie par le brave Behrouz, la vie d'Aria et en parallèle la grande histoire, celle d'un pays, l'Iran.

Dépaysement

Ce livre m'a complètement immergé dans cet Iran, méconnu, lointain et mystérieux. On parcourt Téhéran aux côtés d'Aria, passant des quartiers pauvres, aux quartiers riches, chaleur des ruelles, poussière, odeurs, bruits, ... Il m'a semblé y être. La littérature permet au moins cela. L'autrice a puisé dans ses souvenirs d'enfance, et ils sont forts et vibrants. On y découvre une autre culture, beaucoup de traditions, et un Téhéran très cosmopolite où tant de religions se mélangent.
Chaque page était une découverte. le roman est très enrichissant et m'a amené à faire pas mal de recherches sur de nombreux points comme les multiples religions, les rites et coutumes.

Fresque où se mêlent petite et grande histoire

Aria, notre héroïne, va bien mal commencer dans la vie, mais connaître une ascension assez fulgurante. Pourtant ici point de conte de fée, car si Aria s'élève, l'Iran, lui, semble au contraire s'appauvrir, se rapetisser d'année en année. Ainsi, nous vibrons au côté d'Aria, à travers 30 ans de sa vie, passant de l'étonnement et l'émerveillement de l'enfance, aux questionnements et aux rêves de liberté de l'adolescence et enfin, à la prise de conscience de l'âge adulte. Partout où Aria posera ses beaux yeux verts, nous serons là à ses côtés, tout aussi émerveillés, tout aussi curieux, incrédules puis révoltés et inquiets.
Car ce roman relate également une grande page de l'histoire du pays, du retour au pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi, en 1953, au retour d'exil de l'ayatollah Khomeyni et l'avènement du régime islamique, en 1979. Et nous nous trouvons au coeur du bouleversement politique, des répressions, des premières révoltes, à la révolution.

Vibrant hommage au peuple iranien

L'autrice dédie son livre à sa mère et certainement à toutes les femmes iraniennes. Elles sont multiples et nombreuses dans le roman. Aria n'a pas une mais trois mères. Beaucoup de femmes gravitent autour d'Aria , beaucoup d'hommes également, souvent bienveillants. Les personnages auraient mérité que l'on s'y attarde un peu plus mais le livre aurait été beaucoup trop long. Tous ces personnages nous offrent un panel assez complet de la société , des plus pauvres aux plus riches, artisans, commerçants, militaires, jusqu'au plus hautes sphères. Et il est intéressant de suivre leurs parcours, leurs choix dans cette société en perpétuel changement.
Mais Aria reste le personnage principal du roman. Autour d'elle, tous et toutes gravitent, et nous embarquent également.

Mon avis

Aria est une héroïne un peu rebelle que j'ai adoré suivre à travers la ville et à travers le temps. Les 30 ans du roman se sont écoulés en un rien de temps. Et pourtant la temporalité et la narration sont douces et pas si rythmées. Lire Aria, c'est comme revenir d'un long voyage, un peu ici et encore beaucoup là-bas, un peu comme l'autrice qui a laissé ce pays derrière elle à l'âge de 7ans. Il y a certainement beaucoup d'elle dans cette petite fille et certainement beaucoup de sa mère dans l'adolescente et la femme.
A toutes les Aria, qu'un voile noir a privé de leurs libertés.




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