Bonheur total de lecture.
Le style, il se mange, s'avale, impossible d'arrêter au milieu d'une page, c'est un fil tenu comme chez
Proust ou Céline, avec, et c'est le deuxième bonheur, une formidable ironie, ni moralisatrice ni négative, une ironie gavée de vitalité tant dans le plaisir de l'instant que dans la confiance dans l'existence. Troisième bonheur, l'imagination de
Bohumil Hrabal, magique, plusieurs passages de ce livre touchent à la poésie, j'en dévoile un seul, celui où la grand-mère récupère les sous-vêtements jetés par les voyageurs de commerce dans le bief d'un moulin avec une gaffe pour les revendre. L'apparition du Négus et de ses cuistots est un ravissement. Quatrième bonheur, celui des personnages, tous attachants, pourtant tous dotés de défauts grossis par l'ironie de Hrabal. le livre est court, 170 pages, quelques gros chapitres qui traversent l'histoire de l'Europe d'avant la 2e guerre mondiale à l'arrivée des communistes au pouvoir. L'histoire de ce groom peut aussi toucher par la philosophie de l'homme qui s'en dégage, sertie comme un diamant dans ce regard que le narrateur aux mains de
Bohumil Hrabal a sur l'existence humaine. Un joyau.
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