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Critique de Totophe17


Kiku a 16 ans, c'est une jeune américano-japonaise. Elle est en vacances avec sa mère sur la côte Ouest à San Francisco. Sa mère veut retrouver la maison où la grand-mère de Kiku a grandi. Mais à la place de la demeure, il y une esplanade et un centre commercial. Une brume va se lever et Kiku va être transportée dans le passé, va assister à un récital donné par une jeune violoniste. de retour au présent, après avoir posé des questions à sa mère, Kiku découvre que la jeune artiste est en fait sa grand-mère qu'elle n'a pas connu. Kiku pense qu'elle a rêvé.

Par deux fois, la brume va revenir et plongé Kiku dans le sort réservé aux populations d'origine japonaise après décembre 1941 et l'attaque de Pearl Harbour par les avions de l'Empire du Soleil Levant. Son "voyage" sera prétexte à nous faire découvrir les conditions de vie dans les camps d'internement.

C'est une partie de l'histoire américaine que je ne connaissais que très peu. Kiku Hughes part à la recherche de ses racines, au moment de la montée en puissance du candidat extrémiste Donald Trump pour la magistrature suprême. Kiku va chercher à revivre ce que sa grand-mère a vécu mais dont elle a très peu parlé, elle part à la recherche de cette partie de son histoire familiale de peur qu'elle en soit perdue à jamais. Ce sera l'occasion pour elle d'en parler avec sa mère et d'établir ce lien avec le passé.

Kiku Hughes nous montre la diversité des sentiments des personnes internés vis à vis de l'état américain. Ceux qui se soumettent, ceux qui ne veulent pas oublier leurs origines, ceux qui résistent. Elle nous montre aussi la solidarité qui a pu exister, les gestes simples qui rendent la détention moins pénible.

C'est aussi une réflexion sur la politique protectionniste des USA à certaines périodes de son histoires et du traitement des minorités. C'est aussi une réflexion sur le revirement de cette même politique : les Américano-Japonais mis à l'indes en 1941 deviennent des modèles d'intégration et de réussite quant il est question de la situation des Afro-Américains.

Kiku Hughes insiste sur la nécessité du devoir de mémoire pour que chacun puisse se construire, en n'oubliant pas ses racines. Mais aussi pour éviter que les erreurs (ou horreurs) de l'Histoire ne se reproduisent.

Kiku Hughes a utilisé un trait graphique simple, clair. J'ai adoré son scénario et son découpage des cases des planches. J'ai aimé l'alternance des plans, alternance entre les plans rapprochés et les vues générales des camps. Certaines cases sont très "zen" dans leur conception graphique et leur mise en couleur. le côté "magique" du voyage dans le temps ne m'a pas gêné au contraire.

C'est un beau roman graphique pour la qualité du trait et des couleurs, c'est aussi un moyen d'appréhender une période peu connue et peu glorieuse de l'histoire des USA. C'est aussi un moyen d'éveiller les consciences et de lutter contre le retour de l'obscurantisme. Il m'a donné envie d'en savoir plus sur le sort des Américano-japonais et grâce à d'autres lecteurs, j'ai pris des références. Merci à elles et eux.




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