AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mermed


Angelo, le tyran de Padoue est une pièce rarement mise en scène.
C'est un texte dont la clarté cache évidemment des portes secrètes et des souterrains obscurs et ambigus. Deux rôles féminins Tisbe et Catarina. La première est la maîtresse d'Angelo, la seconde sa femme, mais toutes deux aiment secrètement le même homme, Rodolfo.
Incapable de se faire aimer, jaloux, méfiant, autoritaire et violent, le tyran ne parvient pas à changer le cours de ses penchants. Hugo a ainsi écrit un drame des coeurs où la puissance la plus dure joue avec les sentiments les plus purs.
Cette tyrannie domestique, qui vire au mélodrame romanesque explore le territoire de l'intime. Car l'enjeu de la tyrannie n'est pas tant le pouvoir que le désir. Ce sont ses formes, telles qu'elles se manifestent et éclatent, que la pièce réussit à saisir. Voici donc le langage amoureux, les corps de désirs, les voeux éternels, une ou deux preuves d'amour, mais surtout les stratégies, les espoirs et les cauchemars qu'ils engendrent. Pourquoi, dans cet univers froid, le désir doit-il s'infiltrer malgré tout et chambouler, tout jeter par terre, se révolter ?
Drame romantique en prose, Angelo, le tyran de Padoue est une pièce méconnue du répertoire de Victor Hugo. Il avait 30 ans mais avait déjà acquis de la maturité lorsqu'il écrivait cette histoire de tyrannie et de sentiments pour la scène du Théâtre-Français. Une tragédie empreinte de puissance et de fragilité où le destin de quatre êtres passionnés se joue en l'espace de trois jours.
À (re)découvrir.
Même les 'petites' pièces de Victor Hugo nous offrent des beautés tellement rares:
c'est Catarina qui parle: 'Ensemble nous ferions envie aux anges. Oh ! Non, ils ne sont pas autant au ciel que nous.'
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}