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Critique de zarline


La fièvre blanche, qui donne son titre à ce récit, est le délirium tremens qui touche les peuples indigènes de Sibérie, génétiquement plus sensibles à l'alcool que les autres peuples, et qui les pousse à la violence, au meurtre et au suicide. Un titre qui reflète bien le ton de ce livre, plombant!

Si vous êtes à la recherche d'un récit de voyage, où les poétiques descriptions de taiga sibérienne succèdent à la rencontre d'une blonde, fantasme ambulant, sur les côtes de la Mer du Japon, passez votre chemin. Jacek Hugo-Bader nous emmène à la rencontre des exclus de la réforme post-soviétique. Des séropositifs encore fortement stigmatisés, aux femmes Moldaves victimes du trafic d'être humain, en passant par les veuves des mineurs d'une mine ukrainienne, la lecture de ce livre est loin d'être une partie de plaisir et on émerge de sa lecture avec un gros poids sur la poitrine.

Le livre suivant une chronologie plutôt aléatoire et ressemblant plus, au final, à un recueil de chroniques, qu'à un vrai récit de voyage, il serait peut-être bien de picorer dans la Fièvre Blanche quelques rencontres avant de faire une pause, histoire de sortir la tête du brouillard. Il serait toutefois dommage de se priver de ces portraits, profondément touchants et originaux, qui nous montrent une image différente de cet immense pays qui reste encore souvent méconnu. Ou pourrez-vous en effet apprendre à connaître les nouveaux hippies russes, des chamans aux pouvoirs étranges ou encore le nouveau messie sibérien, Vissarion?

Quelques répétitions m'ont parfois gênée, très vite éclipsées par le talent de Jacek Hugo Bader pour faire vivre cette galerie de personnages digne de la plus sombre cour des miracles.

En conclusion, un ensemble de chroniques passionnant mais qui peut devenir, à la longue, déprimant. Jacek Hugo-Bader aurait probablement pu trouver quelques rayons de soleils lors de son périple, mais a décidé, au contraire, de se concentrer sur ces récits dramatiques de l'ère post-soviétique, en tirant une peinture très noire de la nouvelle Russie à la force incontestable. A lire, mais à petite dose...
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