Cosette, seconde partie des Misérables, débute par l'évocation de la bataille de
Waterloo que le romancier, fils d'un général d'empire, analyse aux cotés de Napoléon, du haut de sa monture, au sein de l'état major. Un regard très différent de celui d'Erckmann et Chatrian, qui se battent parmi les jeunes recrues, et n'ont qu'une vue partielle de champ de bataille.
Hugo et
Erckmann-Chatrian écrivent 50 ans après la bataille et non 25 ans après comme
Stendhal qui y participa. L'histoire laisse place à la légende, Hugo, nouvel
Homère, encense Cambronne et glorifie sa légendaire réponse, avant de conclure en expliquant que Napoléon n'a plus sa place au XIX siècle … sous entendant que son neveu est donc illégitime.
Waterloo et ses milliers de cadavres attirent les pillards et Thénardier s'y emplit les poches … ce qui permet à l'auteur de reprendre le fil de l'intrigue et à Jean Valjean de reprendre Cosette, comme il l'avait promis à Fantine. Mais Javert est sur leurs traces et les fuyards trouvent refuge, rue Picpus, dans un couvent que
Victor Hugo décrit d'autant mieux qu'il a passé son enfance dans l'ancien couvent des Feuillantines au coeur de
Paris.
Jean Valjean devenu jardinier du 62 rue Picpus a le loisir de méditer sur les différences entre la réclusion des bagnards et celle des moniales, l'une subie, l'autre volontaire, encore que …
Léonie d'Aunet, l'une des maitresses de
Victor Hugo, fut condamnée pour adultère et enfermée deux mois en prison et six mois en couvent…
PS :
Waterloo vu par
Erckmann-Chatrian