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Critique de ladesiderienne


CHALLENGE ABC 2013/2014 (3/26)

Si je compare avec mon rythme habituel de lecture, je dois reconnaitre que celle-ci m'a pris du temps. Je l'ai savourée comme on laisse fondre un carré de chocolat sur la langue pour mieux en apprécier tous les arômes. Le fait est très rare chez moi, mais j'ai entrecoupé ces purs moments de plaisirs par d'autres lectures, délaissant ce roman pour mieux le retrouver.
Déjà, Paris est, pour moi, une ville magnifique que je découvre encore à chacun de mes passages. La visiter en compagnie d'un guide comme Victor Hugo qui est ma référence en matière d'écrivains étudiés au temps de ma scolarité, le seul dont j'apprenais avec plaisir les poésies, ne pouvait qu'être un pur bonheur même si cela impliquait un retour au Moyen-Age. J'ai vraiment eu l'impression d'être à ses côtés, en haut des tours de Notre-Dame, écoutant, béate d'admiration, ses réflexions sur l'architecture de la ville-lumière (Pardon pour l'anachronisme, je voulais dire celle qui allait le devenir...) et observant avec lui, l'agitation sur le parvis.

Roman historique, même si l'auteur dit à son propos "S'il a un mérite, c'est d'être oeuvre d'imagination, de caprice et de fantaisie." et qu'il nous conte donc sa propre vision de l'Histoire, ce livre nous offre également une réflexion philosophique importante sur le progrès, car plusieurs chapitres y sont consacrés, principalement sur l'architecture qui déjà victime des restaurations ou démolitions en tout genre, va souffrir de la découverte de l'imprimerie, puisque d'après Victor Hugo, l'homme écrira désormais ses pensées dans le livre et non plus dans la pierre :"Ceci tuera cela."
Tout en nous contant une véritable tragédie où la fatalité joue un rôle essentiel dans le destin de tous ses personnages aux amours contrariées, Victor Hugo nous glisse au passage quelques réflexions politiques notamment sur le pouvoir royal, à travers Louis XI. Il affirme aussi sa position contre les injustices et la peine de mort qu'il dénonce à travers la description macabre du gibet de Montfaucon et bien sûr sur la défense du patrimoine architectural.
Véritable chef d'oeuvre mêlant fiction et réalisme, magnifique ode à la langue française (même si les locutions latines auraient mérité une traduction, je n'ai pas pris option latin au lycée...), il était évident que ce roman inspirerait les cinéastes. Je vais vous avouer que, au cours de ma lecture, Quasimodo avait les traits d' Anthony Quinn et Esmeralda ceux de Gina Lollobrigida, dans le film de Jean Delannoy sorti en 1956 (mais non, je n'étais pas née, c'est simplement un film qui m'avait marqué lorsqu'il était passé à la télévision dans ma jeunesse).
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