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Critique de BlackKat


C'était bien parti…

Une photo, une ressemblance troublante, la découverte d'un secret…
Une chronique familiale mêlant lutte des classes et amours contrariées…
Des flashbacks sur une période riche et atroce de notre Histoire, la Seconde Guerre Mondiale.

Je ne suis ni philosophe, ni psy, ni essayiste et en tant que lecteur lambda ayant pourtant, je l'espère, un minimum de culture, l'auteur m'a perdue avec la seconde partie de ce roman.

Nous passons d'un récit sur un prisonnier de camp de concentration de la seconde guerre mondiale aux petites frappes de banlieue dans des salles de classe, à l'évocation d'un fait divers de séquestration avec tortures, au mal-être des profs… euh… j'ai raté un truc, là? Parce que relier ses événements en parlant de l'origine de la violence, comparer les exactions commises dans les camps de concentration au cours d'un conflit mondial ayant entraîné des millions de mort avec des petites bandes de dégénérés ayant manqué d'éducation et de cadres me paraît très maladroit!

À mon sens, faut choisir: écrire un roman sur les secrets de famille, le devoir de mémoire, avec de l'émotion, des références littéraires et historiques ou une dissert' digressive sur le thème de la violence au travers des âges, ou une étude sociétale et sociale de la vieille Europe.
Or, au final, ce roman est, à mes yeux, une quête personnelle et égocentrique du personnage principal pour essayer d'expliquer, de justifier ou de se dédouaner de ses propres pulsions refoulées de violence, qui sont, au demeurant, bien inoffensives, ou pour éclaircir la froideur de ses liens avec sa famille.

Nous avons le portrait d'une famille normande, bourgeoise (apparemment l'auteur tient beaucoup à cette étiquette) où la notion de chef de famille et d'héritage est importante, au détriment de l'entente entre les membres de cette même famille… D'ailleurs les relations entre ces trois générations d'hommes (les femmes y sont absentes, malheureusement) ne sont guère approfondies, même avec les révélations sur l'existence de David Wagner.
Tout tourne trop autour de l'obsession de ce jeune prof pour le nazisme, au travers de ce grand-père interné, créant une atmosphère malsaine autour de cet homme bourgeois, qui va jusqu'à déménager en Allemagne et se mettre en couple avec la petite-fille d'un ancien SS…

L'auteur utilise un français littéraire académique, parfois soutenu. Et si ce style passe très bien dans la première partie, dans la seconde, avec le discours à la première personne, cette volonté de s'ancrer dans le milieu bourgeois, cette avalanche de références littéraires et historiques, cela rend le récit indigeste, ampoulé, redondant, lourd et laborieux.
Si je suis friande des références culturelles, je regrette qu'elles ne soient pas toujours intégrées totalement au récit romanesque. J'ai eu l'impression par moments, de passer d'une fiction à un guide touristique ou un cours d'Histoire.

Heureusement que la fin du roman, repositionnant l'histoire familiale autour de David Wagner, ce grand-père retrouvé, dans une ultime révélation, renoue avec la première partie, que j'ai beaucoup appréciée, de part cette enquête historique sur le camp de concentration de Buchenwald, porteuse du devoir de mémoire et de l'analyse du sadisme ayant le vent en poupe à cette époque.

Mais mon enthousiasme pour cette lecture s'est essoufflé au fil des pages: L'origine de la violence n'aura pas été le coup de coeur que j'espérais.
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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