AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'origine de la violence (111)

Les camps de concentration sont l'enfer réalisé parce que le terrible mélange d'un ordre de fer et des plus affreuses pulsions humaines a fait surgir sur la terre tout ce que des représentations séculaires avaient imaginé. Les camps sont l'Homme. Entrer dans un camp, c'est pénétrer dans un délire glacé, dénué de toute autre signification que la destruction, la souffrance et la mort.
Commenter  J’apprécie          250
Durant mon adolescence, le mot "juif" est soudain devenu important, sans raison, comme si j'avais pu prévoir qu'un jour, ma vie serait consacrée à l'élucidation d'une page d'histoire familiale dans un camp de concentration. Preuve à l'appui de ce pouvoir prophétique que certains, comme Hugo, attribuent à l'écriture , et auquel je crois assez, simplement parce que ce labeur minutieux, tous les sens rivés à la page, fait monter des vagues secrètes; révèle des domaines cachés, déterminants et amenés à paraître au grand jour.
Commenter  J’apprécie          240
Là-bas, haché par la pluie, se dressait le grand portail du camp, comme une mâchoire, comme la grande gueule par laquelle les déportés s’étaient engouffrés. Le camp avait ouvert sa gueule pour que les rats tombent dedans, un à un, en un lent massacre. Et ils étaient tombés, tous. Les corps étaient partout. Les soldats croyaient les avoir emportés mais on pouvait tous les voir. Les morts se tenaient là, à chaque mètre, en traces irréelles, et lui-même ferait bientôt partie de ces corps enlevés et gisants.
Commenter  J’apprécie          140
Le silence est plus lourd a porter que la revelation.
Commenter  J’apprécie          140
Cependant, je pense que David appartenait à ces êtres suicidaires qui n'aiment vraiment que lorsqu'ils peuvent perdre la vie ou la liberté. Au fond, ce sont des êtres sans cause à la recherche d'un absolu. David, dans sa vie, n'avait rien. Il n'aspirait qu'à l'argent, à la reconnaissance, qui ne sont que des masques d'un manque plus essentiel. Lorsque le sort lui donna l'occasion de tout perdre, il se jeta dessus, parce que la perte est un absolu : elle donne le sentiment de posséder quelque chose à lâcher.
Commenter  J’apprécie          130
David s’arrêta devant les barbelés. La forêt bruissait devant lui. Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind ! In dürren Blättern säuselt der Wind. Ce n’est que le frisson du vent dans les feuilles. Il crut entendre de sombres gémissements, comme si les arbres se souvenaient des meurtres. Comme s’ils conservaient le souvenir des hommes efflanqués et titubants abattus derrière eux, sous le couvert du feuillage. Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind !
Commenter  J’apprécie          132
Je n’éprouve pas d’amour pour cet homme que je n’ai jamais connu et qui n’en méritait peut-être aucun. Passé disparu, poussière dissipée, il ne restera, malgré les témoignages, qu’une ombre. Mais je suis engagé aux côtés de la mémoire de David Wagner, notion plus abstraite et plus nuancée que l’amour. J’ai voulu savoir ce que les coupables sont devenus pare que la mémoire des morts a deux visages : celui de l’homme tombé à terre et celui de l’homme qui l’a fait tomber. Autour vit le système qui a permis le crime. C’est à ses trois termes de la mémoire que je me suis intéressé.
Commenter  J’apprécie          120
Depuis toujours, la peur et la violence m’ont hanté. J’ai vécu dans ces ténèbres. j’ai toujours craint qu’on m’entraîne, m’attache, m’écorche, comme un animal nuisible.
Commenter  J’apprécie          120
Son corps exprimait sa violence intérieure, que ses silences m’ont léguée. Nous sommes père et fils. Reflets.
Commenter  J’apprécie          110
Tout se jouait très vite dans un camp. Le choc initial était si violent, physiquement mais surtout psychiquement, qu'un homme se brisait dans les premières semaines, au maximum les premiers mois. S'il passait ce cap, cela signifiait qu'il s'était adapté. Ensuite, si le corps ne lâchait pas, si l'on n'était pas happé, pour une raison ou pour une autre, par un SS ou un Kapo, on pouvait devenir un "concentrationnaire", soit ces être insérés dans le système, groupés contre l'adversaire, durs et solides. Cela ne voulait pas dire qu'on allait survivre mais cela signifiait qu'on avait au moins une chance.
Commenter  J’apprécie          110






    Lecteurs (1810) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3683 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}