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Critique de sandrine68


Le titre « petit fonctionnaire » fait référence au nazisme ; les profs étant assimilés aux Allemands bien soumis à Hitler et qui ont cautionne le fascisme et ses massacres. Ici, on leur met en plus sur le dos la montée de l'intégrisme.
Il y a certes des vérités dans ce livre : l'hypocrisie du système, qui offre le bac à 90% d'élèves dont très peu ont des connaissances solides ; l'égalité des chances, qui n'est qu'un doux rêve; les statistiques, qui bourrent les classes, évitent les redoublements et font économiser de l'argent à l'Etat ; les inspecteurs qui cautionnent une politique absurde avec un vocabulaire abscon… aussi la demande faite de plus en plus aux enseignants d'animer, d'occuper les jeunes, et non de leur apprendre quelque chose.
Mais a-t-on besoin aujourd'hui d'un livre qui accuse encore les profs ! il suffit d'être présent dans les dîners, de lire la presse, pour voir à quel point tout un système leur fait endosser son échec. Bien sûr, c'est plus facile de trouver un bouc émissaire pour ménager tous les parents électeurs. On discrédite ainsi par avance les grèves enseignantes et on se déresponsabilise aux yeux des familles. Les profs n'ont qu'à…
Qu'à faire quoi ?
En plus, c'est un prof qui l'a écrit ! Il aurait pu au moins défendre mieux son camp, donner la parole à un collègue motivé et non à ce fantoche qui n'est ni son double ni un représentant des profs de bonne volonté. Dans son ouvrage, tous les profs sont des petits fonctionnaires soumis, sans énergie.
Quand je lis tout ce discours, au fond politique, ça me donne envie de démissionner ! Qui sponsorise l'auteur ?
Un livre de plus très mal écrit : aucun fil directeur ; quel intérêt de commencer en 2043 ? Un chercheur vient accuser un prof parmi tant d'autres de n'avoir pas fait la révolution et d'avoir servi un mauvais système. Mais l'auteur se sert de cette fiction pour démolir l'enseignement d'aujourd'hui sans en profiter pour évoquer ce qu'il est sensé être devenu. Comment apprend-on dans le futur ? Quelles alternatives ? D'autres pays s'en seraient-ils mieux sortis ?
Qui sont les vrais responsables de la faillite du système éducatif ?
Pas un mot dans ce livre sur les dérives du numérique, le zapping des écrans et la pauvreté des échanges sur les réseaux (sur lesquels les élèves passent un temps supérieur à celui en classe !) ; et au lieu de soutenir l'enseignement pour lutter contre cette invasion, que fait-on ? Après le tableau blanc numérique, les cours en ligne, on parle maintenant de manuels numériques et de portables en classe…
Pas un mot ou si peu sur la baisse constante des moyens, les profs non remplacés, l'impossibilité de travailler en petits groupes sur les difficultés des élèves ; le manque de valorisation des profs (et je ne parle pas des sous !) ; les politiciens élitistes qui font semblant de les consulter mais votent depuis leurs prestigieux établissements des programmes infaisables avec les élèves moyens. Les parents qui se laissent gruger par une belle image et estiment mieux un prof qui organise des sorties et a son article dans la presse qu'un autre qui fait sérieusement son travail en s'efforçant de ne pas perdre d'élèves en route. Les parents d'élèves volontiers donneurs de leçons mais qui se mobilisent la plupart du temps pour des broutilles…
On peut à mon avis se passer de cette lecture et trouver des livres plus sérieux sur ce sujet.
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