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Critique de andman


Pour beaucoup d'anciens, l'événement majeur de 1957 restera la première victoire de Maître Jacques sur le Tour de France. D'autres aiment à se remémorer Albert Camus recevant à Stockholm le prix Nobel de littérature. Les uns et les autres ont peut être oublié que c'est précisément cette année-là que les appelés français ont appris bon gré mal gré à torturer les fellaghas en Algérie.

“L'Empreinte de l'ange” débute à Paris en cette période troublée de la Quatrième République finissante. L'auteure, Nancy Huston, se garde bien d'émettre un jugement tranché quant au jusqu'au-boutisme de l'Etat Français à conserver dans son giron les territoires algériens. Toutefois ses remarques et allusions distillées sans complaisance immergent rapidement le lecteur dans le contexte extrêmement tendu de l'époque.

Si l'intrigue épouse peu ou prou les années de la guerre d'Algérie, elle évoque avant tout un adultère vécu passionnément à Paris entre une jeune allemande et un juif hongrois.
Dans les derniers mois de la seconde guerre mondiale, encore enfants à l'époque, Saffie et András ont été marqué au plus profond de leur être par les atrocités commises dans leur pays respectif.
Saffie profite des absences répétées de son mari Raphaël, flûtiste de renommée internationale, pour traverser la Seine et rejoindre l'homme qu'elle aime. Son bébé légitime, Emil, l'accompagne chaque fois jusqu'à l'atelier où les mains du hongrois réparent avec habilité les instruments de musique les plus divers.
Bien qu'engagés sur une voie scabreuse, les amants goûtent pour la première fois de leur existence à une douce félicité. Extérioriser le passé qui les hante, permet à ces deux êtres de peu à peu découvrir leur véritable nature.

“L'Empreinte de l'ange”, roman publié en 1998, est sans nul doute une des oeuvres majeures de la plus française des auteures canadiennes.
S'appuyant sur des faits historiques d'une extrême gravité, tel le massacre par la police française de dizaines de manifestants algériens le 17 octobre 1961 à Paris, Nancy Huston montre à de nombreuses reprises combien le fil de la vie est ténu lorsque l'arbitraire devient force de loi.
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