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Critique de kikenbook


Disons-le tout de suite, "Mourir la nuit" n'est pas un roman.
Anne-Cécile Huwart nous livre un récit documentaire dans la veine du "slow journalisme" qui privilégie le temps de l'enquête à l'immédiateté du scoop, de la petite phrase ou de la rumeur.

Contrairement au classique du récit véridique "De sang-froid" de Truman Capote, l'autrice fait ici intégralement partie du récit. Journaliste indépendante, elle a obtenu l'autorisation de suivre des enquêteurs de la DR6, la Crim' de Bruxelles, et c'est en usant de la première personne que, comme observatrice, elle relate au plus près non pas une mais deux enquêtes simultanées. le matin du 3 février 2014, deux corps sont découverts : celui d'un assistant social de 56 ans découvert menotté, poignardé dans son appartement d'Uccle en Région bruxelloise et celui d'un SDF de 51 ans découvert sur une passerelle à l'entrée d'un parking de la capitale belge. Deux équipes de la DR6 sont donc constituées.

Dans un polar de fiction, on verrait arriver gros comme un atomium la convergence des deux enquêtes pour n'en faire qu'une après la découverte d'un lien entre les deux victimes. Mais nous sommes bel et bien dans le réel, le seul point commun des victimes n'est que leur solitude. Les présumés meurtriers sont plutôt rapidement identifiés mais finalement, ce n'est pas ce qui fait l'intérêt principal de l'ouvrage. A.C. Huwart ne se contente pas seulement de retranscrire des auditions de témoins, des suspects, des visites de scène de crime, elle prend également le temps de s'entretenir elle-même avec des enquêteurs, des proches des victimes ou des suspects, retraçant ainsi, dans une neutralité qui l'honore, le passé, les personnalités des protagonistes de ces faits divers qui ne feraient qu'un entrefilet dans un journal.

Je dois reconnaître que dans la dernière partie, le récit et la retranscription des échanges directs entre les différents acteurs des procès m'ont littéralement passionné.

Outre l'aspect didactique du fonctionnement de la police, de la justice et des peines qu'elle inflige, "Mourir demain" est un vrai polar, c'est indéniable, avec ses personnages forts, abîmés, dangereux, mais il a ce quelque chose en plus qui lui confère un intérêt, un petit goût supplémentaire : le sel de la vérité.
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