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Critique de Laureneb


J'ai eu l'impression que l'auteur voulait choquer la lectrice honnête et bourgeoise. Car tout y passe : des scènes d'orgie, des viols et des meurtres d'enfants, des relations pédophiles, de la possession satanique... Il est vrai comme le dit Durtal lui-même que sa relation adultère n'est que purement banale à côté de toutes ces horreurs.
Et en réalité, je n'ai pas vu forcément l'intérêt de rassembler à la fois ce récit de la fin du Moyen-Âge sur Gilles de Rais, et la description de pratiques occultes et satanistes dans le Paris contemporain. Certes, il y a un lien pour établir un fil rouge, puisque Durtal écrit un roman sur Gilles de Rais, ou, en tout cas, rassemble des notes, mais cela semble plus à prétexte.
J'ai eu un problème de rythme, le roman étant surtout fait de longs discours ou exposés d'un personnage à d'autres, qui ne sont souvent que des auditeurs. Oui, les personnages sont peu développés et approfondis pour qu'on s'intéresse vraiment à eux, comme le médecin ami de Durtal, qui n'est là que pour l'introduire auprès d'autres personnages. Ce sont les petites scènes du quotidien qui m'ont le plus intéressées, lorsque Durtal joue avec son chat, apprête son appartement pour recevoir son amante en soignant l'éclairage et en choississant des douceurs. On mange beaucoup dans ce roman, la gourmandise apparaît comme un pêché léger et agréable, sans les graves conséquences de la luxure et de l'envie telles qu'elles sont présentées : une salade fraîche, un verre de cidre fermier venu directement de Bretagne, un pot-au-feu mijoté. C'est le couple du sonneur de cloches qui permet ce rafraîchissement de l'esprit avec des bonheurs simples, tranchant avec l'atmosphère du reste du roman.
Cet esprit fin de siècle n'est clairement pas ce que je préfère lire, avec ces personnages qui rejettent et méprisent l'époque dans laquelle ils vivent, de la Tour Eiffel, « ce chandelier creux », à la foule qualifiée de « populace mal nourrie, trop désaltérée et en armes », et à la Commune, un « engagement irraisonné et des haines tumultuaires et sans cause ».
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