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Critique de LiliGalipette


Jules, fils de M. Lamblois, décède après une pénible maladie. Ni marié, ni père, ses biens reviennent à ses plus proches parents. Mais voilà que M. Lamblois et Maître le Ponsart, notaire et grand-père du jeune homme, reçoivent une lettre d'une femme qui dit être enceinte de Jules. La jeune Sophie Mouveau n'était pas la bonne du garçon, mais sa compagne. Cela est intolérable pour le père et le grand-père, bien décidés à ne pas perdre un centime des 100 000 francs que possédait Jules. Maître le Ponsart se rend auprès de Sophie et lui fait une cruelle proposition : « Ou vous êtes la bonne de Jules, auquel cas vous avez droit à une somme de trente-trois francs soixante-quinze centimes ; ou vous être sa maîtresse, auquel cas, vous n'avez droit à rien du tout ; choisissez entre ces deux situations celle qui vous semblera la plus avantageuse. Et ça s'appelle un dilemme ou je ne m'y connais pas. » Que peut une pauvre fille devant l'avarice et la mauvaise foi de deux bourgeois sans vergogne ?
C'est un féroce tableau de la bourgeoisie provinciale que Huysmans dresse ici. La commisération et la charité ne sont pas de mise dans les affaires de gros sous. Une fille-mère dérange toujours et n'a pas sa place dans les familles bien-pensantes. La pingrerie maladive du notaire explose dans ce dilemme qui place une femme devant les deux seules positions que lui offre son célibat : le rôle de la maîtresse ou celui de la servante. Pas d'amour, pas de sentiment, rien d'humain, une simple équation. Sophie est une femme que l'on congédie – pire ! – que l'on méprise avant de l'oublier, tout en se frottant le ventre devant une si bonne affaire.
Cinglante et grinçante, cette nouvelle n'est tendre ni avec les hommes ni avec les femmes. Les premiers sont des loups vulgaires, les secondes sont des idiotes sans force. La comédie humaine selon Huysmans est délicatement immonde : elle exhale un parfum putride et désabusé.

Lien : http://www.desgalipettesentr..
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