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Critique de 5Arabella


Une grande fresque dans l'histoire de la Corée et du monde qui s'ancre à la fin du XXe siècle, mais aussi une histoire d'amour, une plongée dans la culture coréenne, une interrogation sur les valeurs et principes qui fondent les relations sociales. O Hyônu, incarcéré depuis 18 ans pour des raisons politiques est libéré et lâché dans un monde qui a beaucoup changé. Nous apprenons peu à peu son histoire, ses luttes, et en filigrane des événements qui se sont passés dans son pays. En parallèle, se déroule la vie de Han Yunhi, la femme avec qui il a vécu une brève et intense histoire d'amour peu de temps avant d'être arrêté. Elle est morte pendant l'incarcération de O Hyônu, mais elle a laissé des carnets, une sorte de journal intime. Les deux chemins de vie se passent loin l'un de l'autre, avec le court intermède de la cohabitation dans une maison isolée à la campagne, moment de répit et de sérénité. Les 18 ans ont été très différents pour chacun des deux protagonistes principaux : O Hyônu enfermé dans les murs étouffants de la prison, luttant pour survivre, pour échapper à la folie, et une vie plus remplie, même si compliquée, pour Han Yunhi, qui tentait de réaliser sa vocation d'artiste, qui a voyagé, a assisté à la chute du mur de Berlin, a vu changer le monde.

Un roman d'une grande ambition, aussi bien en ce qui concerne le sujet que la forme, très travaillée. Galeries de portraits très forts, chronique du temps qui passe, réflexion sur la façon d'organiser la société, sur les choix de valeurs qui structurent une vie… les thèmes et les sujets abordés sont nombreux. le traitement, comme souvent chez les auteurs coréens et asiatiques en général, est pudique, et donc en partie elliptique, ce qui peut être parfois un peu déroutant pour les lecteurs qui n'ont pas l'habitude de ces littératures. Même si ici l'auteur explicite davantage, et qu'un certain lyrisme est présent dans les portraits de ces générations sacrifiées. L'histoire tourmentée et violente de la Corée de la fin du XXe siècle, pas forcément bien connue en Europe, et quelque peu en décalage avec l'image dynamique et moderne du pays actuellement, prend vie grâce aux personnages du roman de Hwang Sok-Yong. Mais le livre baigne aussi dans une description délicate d'états d'âme, de ressentis, d'ambiances et de paysages.

A la fois fort, intense et très poétique, le vieux jardin est un livre marquant pour le lecteur qui aura réussi à pénétrer à l'intérieur de son univers si particulier.
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