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Critique de 1001histoires


Le réchauffement climatique n'épargne pas l'Islande. Les glaciers reculent, le Langjökull pourrait disparaître d'ici la fin du 21ème siècle. Des touristes en excursion viennent d'y découvrir un cadavre rejeté par les glaces. Sigurvin a été retrouvé, il avait disparu il y a trente ans. Konrad, retraité de la Crim', est prévenu, c'est lui qui avait enquêté à l'époque mais sans résultat. Hjaltalin avait été suspecté mais en l'absence de cadavre il n'avait pu être inculpé. Hjaltalin vient de décéder, il n'avait jamais cessé de clamer son innocence. Sous le regard conciliant de Marta, une ancienne collègue de la Crim', Konrad reprend des recherches, par curiosité, en guise de hobby de retraité en quelque sorte. La disparition de Sigurvin n'a jamais cessé de hanter ses pensées.

Ce récit rassemble tous les ingrédients d'un cold case. Konrad se heurte aux souvenirs émoussés des témoins, certains sont morts. Il découvre des négligences dans l'enquête d'alors. Autant d'impasses que le vieux flic redécouvre aujourd'hui. Mais la découverte du cadavre de Sigurvin délie aussi les langues et ravive des souvenirs comme ceux d'une femme dont le frère Villi est mort renversé un soir de tempête de neige par une voiture qui a pris la fuite. Villi est mort il y a sept ans. Lorsque Sigurvin a disparu, Villi n'était qu'un gamin et il avait vu un homme au comportement bizarre et un gros 4 X 4 qui rôdait. Trente ans plus tard, Konrad part à la recherche de ce véhicule. Il n'y a pas d'investigations à mener mais simplement rencontrer des gens, leur parler, tenter de raviver leurs souvenirs et faire resurgir un détail anodin pour progresser vers la vérité. Arnaldur Indridason maîtrise à la perfection l'art de raconter le quotidien de personnes ordinaires, c'est ce qui fait le charme et l'intérêt de ce récit dans lequel les codes des procédures policières sont absents. Ce sont des fragments de vie qui peu-à-peu s'assemblent pour constituer les faits du jour où Sigurvin est mort et son cadavre dissimulé dans les glaces du Langjökull.

Ce roman est aussi une réflexion sur la vieillesse, sur la fin de vie, sur les choix du passé et leurs conséquences. Konrad voit aussi des épisodes personnels ressurgir de sa mémoire, son épouse décédée bien sûr mais surtout son enfance et le souvenir d'un père peu fréquentable. C'était une crapule qui sévissait dans le quartier des ombres de Skuggahverfi et qui a été assassiné, un meurtre jamais élucidé. Konrad voudrait éclaircir cette page noire de son enfance. Ce sera à n'en pas douter le fil conducteur de cette nouvelle série et c'est ce qui la rend particulièrement prometteuse. le personnage de Konrad, flic à la retraite avait été esquissé dans le tome 3 de la Trilogie des ombres.

Arnaldur INDRIDASONCe que savait la nuit. Titre original « Myrkrið veit », Islande 2017. Traduit par Eric Boury pour les Éditions Métailié en février 2019, ISBN 979-10-226-0842-8. Réédition en poche, février 2020, Points Policier n°5125 , ISBN 9782757881057.
Lien : http://cercle-du-polar-polai..
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