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Critique de 1001histoires


C'est le deuxième titre de la série dans laquelle Konrad policier islandais à la retraite cherche à élucider le meurtre de son père survenu en 1963 lorsqu'il était enfant. Ils vivaient alors dans le vieux quartier de Skuggahverfi ou quartier des Ombres et évoqué dans le roman « Passage des Ombres ».

Konrad est en contact avec Eyglo dont le père s'était associé avec le sien dans une escroquerie lors de séances de spiritisme. Les deux hommes se fréquentaient activement juste avant que le père de Konrad ne soit poignardé. Eyglo a également un don de voyance, depuis son adolescence elle a des visions de la noyade d'une petite fille.

Par ailleurs Konrad est appelé à l'aide par un couple de riches retraités anciens amis de son épouse Erna aujourd'hui décédée. Leur petite fille Danni a disparue, ils ne la voyait plus souvent, l'alcool puis la drogue l'avait détournée de sa famille, ils sont sans aucune nouvelle et ils craignent le pire d'autant plus que Daniela est au centre d'une enquête des stups ( et de Marta une ancienne collègue de Konrad ) car elle est soupçonnée d'avoir servie de mule dans un trafic international.

Arnaldur Indridason a un don exceptionnel pour raconter des histoires et pour les lier entre elles de manière crédible. Les recherches sur le décès de la petite Anna, à peine une ado constituent un cold case passionnant, encré dans l'Histoire de l'Islande et Konrad réussit avec brio à rassembler des preuves tangibles pour ne pas laisser de place au fantastique qui pourrait surgir du spiritisme et de la voyance. Pour ce faire il interroge les derniers survivants, des vieillards qui à l'époque des faits n'étaient que des enfants au regard innocent. Sa perspicacité fait le reste ainsi que sa ténacité auprès de son amie Marta de la police de Reykjavik pour qu'elle reprenne une enquête qui a été bâclée.

Le récit de l'auteur est tourné vers le passé de l'Islande à une époque où d'ignobles personnages profitaient de l'extrême pauvreté et de la détresse de certaines familles pour assouvir leur instinct de prédateur d'enfants. Il dénonce également les violences physiques faites aux femmes. Cette plongée dans l'horreur amène invariablement Konrad dans son passé personnel et vers son enfance et son adolescence auprès d'un père qui s'avère de plus en plus infréquentable jusqu'à provoquer la fuite de sa mère et sa petite soeur.

Toutes les enquêtes et histoires se rejoignent, presque logiquement comme si le poids du passé n'en finissait pas de peser sur le présent. Mais Konrad n'en a pas fini d'interroger son passé personnel et de nouvelles questions sont venues s'ajouter à celles qui le hantaient déjà.

Arnaldur INDRIDASONLes fantômes de Reykjavik . Titre original « Stúlkan hjá brúnni » ( 2018 ) . Traduit de l'islandais par Éric Boury pour les Éditions Métailié noir ( parution février 2020 ). ISBN 979-10-226-0999-9 . Réédition format poche en mars 2022, Éditions Points, ISBN 97827578811705 .

Présentation éditeur : Danni a disparu, elle se droguait, ses grands-parents font appel à Konrad, un policier à la retraite. Une fillette retrouvée noyée dans le lac du centre de Reykjavik en 1947 hante les rêves d'une des amies de l'ex-policier.
Comment la police a-t-elle mené ces enquêtes ? À des années de distance les mêmes erreurs semblent se répéter. Konrad, solide, têtu, coléreux et rompu par son enfance auprès de son père à toutes les ruses des voyous, n'hésite pas à bousculer les conformismes. Il sait aussi écouter les fantômes.

Dans une construction particulièrement brillante, Indridason crée un suspense et des attentes sur des plans différents et surprenants. Il captive le lecteur et le tient en haleine avec brio. Il est ici question d'espoirs déçus et d'enfants que personne ne protège.


Lien : http://cercle-du-polar-polai..
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