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Critique de Leya-niess


C'est la couverture qui m'a attirée : un renard. Puis, la quatrième de couverture : » Sur une terre que l'homme semble avoir désertée, où l'eau est devenue rarissime, tous les vivants – » mobiles autant qu'immobiles » – souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l'évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n'apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.
» Quelques-uns pourtant avaient osé, s'étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s'étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. «

Enfin, il y a cette citation de Giono en exergue : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers. »

Nous allons suivre une renarde, Rousse, dans sa quête. La première partie, écrite à la troisième personne, nous permet d'accompagner la jeune Rousse qui décide de survivre. Car cette terre est devenue stérile ; plus de pluies, plus rien à manger, des créatures affamées. Non, dès le début, ce ne sont pas « tous les beaux habitants de l'univers » mais une lutte pour s'en sortir, dans ces lieux sans traces d'humains. Assez vite, Rousse va se faire des alliées : une ourse, qui pleure la perte de ses « doux oursons » (j'ai été émue, avec cette histoire de petits croqués par les loups, j'avoue). Puis, Rousse poursuit son périple, son initiation vers la sagesse, le fleuve, l'Esprit.
L'Esprit, comme une conscience, elle s'y éveille lorsqu'elle prend sa destinée en mains, ou plutôt, en pattes. Une fois le fleuve, peuplé d'étranges bestioles monstrueuses, Rousse s'exprime à la première personne.
C'est un très court roman que signe ici Denis Infante aux éditions Tristram. Pour autant, il ne se laisse pas lire facilement car l'auteur a fait le choix d'une langue minimaliste, totalement déconcertante (surtout en début de volume). On peut s'étonner du choix de cet idiome des animaux (parfois certains articles définis ou indéfinis sont supprimés, parfois, non). La lecture n'est pas aisée et, malgré tout, le rythme de la langue confère une poésie, une cadence qui séduit. J'ai aimé l'exercice littéraire tout en regrettant que, de temps en temps, certaines scènes en deviennent un peu opaques (Rousse trouve-t-elle refuge dans un avion ou une voiture?). de toute façon, d'humains, il n'en sera pas question, et quelque part, on s'en passe très bien, vu les dégâts qu'ils ont provoqués.

Un livre à découvrir, pour toutes ces raisons. Je ne le recommanderais pas aux personnes qui aiment une langue structurée ou des tournures plus « classiques », toutefois.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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