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Critique de nilebeh


« Grand-Mère » a 75 ans quand son époux meurt, elle est très vive, toute menue et active. Elle vit seule, chez elle, puis au fur et à mesure qu'elle avance en âge, ses enfants, puis sa petite-fille, viennent s'occuper d'elle. Au bout de quelque temps, on l'emmène d'une maison à l'autre, chez l'un, chez l'autre, en fonction des disponibilités, chacun refilant le paquet sans grande résistance qu'est devenue une vieille dame de 89 ans. Car il faut bien le dire, Grand-Mère n'a plus toute sa tête : elle régresse, revit ses années de bonheur, les décennies joyeuses et dynamiques, l'adolescence puis l'amour de ses six ans. Va-t-elle finir par sucer son pouce, comme cette autre vieille femme dont on parle ?

Ici, on ne parle pas d'Alzheimer, on parle seulement de sénilité. Insomnies, hallucinations, désir de marcher la nuit, le jour, dans la maison, obsessions. Seul le corps résiste.

Il est terrible de voir cette vieille dame trimballée ainsi, revivant ses souvenirs d'autrefois en gommant littéralement ce qui l'unit à ses enfants. Même son époux disparaît de son paysage mental.
Est-ce ainsi que les vieilles dames vivent, au Japon et ailleurs ?

L'auteur raconte, avec un faux détachement, la décrépitude mentale, le sentiment de trop-plein par moments, celui de culpabilité et d'impuissance des aidants. Il s'agit de sa propre mère. On ne peut qu'avoir de l'empathie pour elle, pour eux, pour lui. Si même au Japon les anciens deviennent des fardeaux, que va-t-il en être de nos sociétés égoïstes et ingrates ?

Un sujet lourd, déprimant, qui ne va que s'accentuer dans les années à venir. Un partage touchant également.
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