AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Je ne sais pas pour vous, mais les livres où la nourriture occupe une place importante, au-delà de l'aspect strictement alimentaire, ça me donne tout de suite envie de m'y plonger. Si en plus ça se passe dans ce Japon qui me passionne tant, impossible de résister. D'où cet achat. Et cette lecture.

Autant le dire tout de suite, côté écriture et construction narrative, ce n'est pas ce que j'ai lu de mieux, loin de là. C'est agréable. Les trois Grâces de la Maison de Coco, boutique traiteur, dynamiques sexagénaires, sont sympathiques. Mais d'un point de vue littéraire, ça ne tient pas au corps.
Le livre se déroule environ sur un an, présentant tour à tour l'intériorité de Kôko, Matsuko et Ikuko. Trois femmes sensiblement du même âge mais aux personnalités marquées et différentes. Toutes vivent seules pour cause respective de divorce, veuvage et célibat. Outre un goût certain pour la cuisine, elles partagent aussi un bon lever de coude! Et des questionnements sur leur vie, leur passé, leur rapport au monde. Inoue Areno n'entre pour autant pas dans de grandes introspections.
Comme le spécifie Ryôko Sekiguchi dans la présentation de la collection Banquet des Éditions Picquier,《Tisser des histoires de nourriture, c'est parler de notre façon d'être au monde》. Voilà qui me parle tellement!

En cela, L'ôde au chou sauté regagne des points. La sémillante Kôko résume d'ailleurs bien les choses : quelle chance de savoir cuisiner! Mais surtout quelle chance d'aimer manger! Au final, quelle chance d'être vivante! Admirer la rotondité des choux verts, la texture des petits pois fraîchement écossés, hésiter entre le bain de friture ou la mise au bouillon de belles pousses de pétasite, ... Autant de menus plaisirs qui surviennent avant, pendant et après l'acte de cuisiner. Tous les sens sont mis à l'honneur ici. Les Japonais ont un rapport profond à la nourriture, à commencer par les produits utilisés. C'est ce qui court en filigrane des passages dans la cuisine.

S'il y a certains ingrédients et recettes dont j'ignorais tout, un petit coup d'oeil à Google et me voilà renseignée et, très souvent, alléchée. Ou plutôt tentée. Car plus que réveiller l'appétit, ce petit roman donne envie de faire, de partir sur des terrains connus de la cuisine ou à la conquête de nouvelles saveurs. Je ne me vois pas me servir du roman comme d'un livre de recettes, non, mais je sais que si un jour je sens mon plaisir de cuisiner décliner un chouïa, en relire quelques passages relancera l'envie. Pour cela, merci Inoue-san!
Commenter  J’apprécie          394



Ont apprécié cette critique (39)voir plus




{* *}