Une lecture surprenante ! Je ne m'attendais pas à une lecture aussi riche.
Des
nouvelles de longueur et de qualité inégales, dans lesquelles on découvre une jeunesse à la fois désabusée et survoltée. Les jeunes hommes se cherchent, testent et franchissent bon nombre de limites. J'ai trouvé dans ce recueil ce que j'aime et ce que j'attends en lisant des
nouvelles : des histoires vives, savoureuses, et à chute.
Elles ne plairont pas à tout le monde. Elles ont un côté subversif et sacrément immoral qui aujourd'hui porte atteinte à beaucoup de valeurs “acquises” pour la plupart des gens. Certains passages m'ont semblé mal traduits ou mal corrigés, mais peut-être est-ce dû à la jeunesse de l'auteur au moment de l'écriture. Les adolescents s'adonnent à la violence gratuite, au chantage et au sexe pas toujours consenti. Finalement rien de plus que le quotidien d'une bonne partie de la jeunesse aujourd'hui.
Pourtant écrites dans les années 50' au Japon, l'état d'esprit de ces jeunes révélé par ces
nouvelles m'est familier. J'ai compris cette jeunesse qui n'a plus de bases solides pour construire son avenir et qui se réfugie dans les drogues, le sexe et la violence. Peut-être font-ils fonctionner leurs instincts primitifs pour se retrouver et se construire dans le monde que leurs parents leur ont laissé et qui ne leur correspond pas. Ou peut-être simplement que mon coeur en révolte en reconnaît d'autres.
La postface m'a fait drôle. Datée de la sortie de l'ouvrage en 1957, cette critique de
Marcel Giuglaris indique notamment que l'auteur écrit mal et dénigre cette jeunesse. J'aurais apprécié une postface de la postface. En effet, est-ce ce que pensent les éditeurs d'aujourd'hui en republiant ce texte ? Elle est toutefois intéressante, car elle contextualise le recueil, elle tente d'analyser la jeunesse et enrichit notre culture personnelle ; grâce à elle, j'ai appris le terme de « taiyo-zoku », terme inventé par un journaliste pour décrire cette jeunesse décadente. Sans prétention aucune, pour ma part les jeunes de ce texte souffrent à leur manière du Mal du Siècle décrit par
Musset, où ils se cherchent par tous les moyens dans un monde d'après-guerre.
En ce qui me concerne, c'était donc une bonne lecture et je chercherai bientôt à lire davantage de cet auteur.